Les évêques de France toujours à côté de la plaque
Article rédigé par Jean MARENSIN , le 23 juillet 2021 Les évêques de France toujours à côté de la plaque

Les évêques de France avaient-ils besoin de prendre parti, le jour du vote, pour la loi instituant le passeport sanitaire, venant ainsi au secours d’un gouvernement devenu très impopulaire et qui les a gratifiés il y a deux semaines d’une loi dite bioéthique  heurtant profondément les consciences ?

Ils commencent fort en refusant l’identification du pass sanitaire à la Shoah ? Evidemment. Mais qui a effectué un tel amalgame ? Dans une manifestation, il y a toujours des gens qui disent n’importe quoi. Leurs adversaires s’en servent notamment par l’abjecte reductio ad hitlerum, qui est appliquée de tout ce qui conteste l’ordre mondial ultralibéral, devenue l’argument suprême.

La question n’est plus la lutte contre la pandémie, en récession, elle est le maintien des libertés fondamentales en France.

On a trop fait le procès à l’Eglise de France de se trouver toujours depuis deux siècles, comme d’instinct, contre les libertés : en  1801, en 1851, en 1940. Apparemment  le pli  n’est pas perdu !

On lui a aussi reproché d’être du côté des riches : qui ne voit que le projet de vaccination universelle émane des hommes les plus riches du monde : Bill Gates, les Gafam, le Big Pharma etc.

Le communiqué reprend sans critique les arguments du pouvoir : les libertés sont importantes mais l’urgence sanitaire fonde le gouvernement à les suspendre.

Mais la question n’est pas là : y a-t-il vraiment urgence dès lors que le Covid est soigné ? La suspension des libertés prévue dans la loi, qui dépasse toute ce que nous avons vu dans le passé est-elle proportionnée au risque. Sera-t-elle seulement efficace ? Pourquoi aller bien  plus loin que ce que font nos  partenaires  européens, les Etats-Unis, la Chine ? D’autant qu’on ne  sait toujours pas quels sont les risques de la vaccination elle-même. Et que le gouvernement a écarté du marché, à la différence de la Chine ou du Royaume-Uni, les vaccins à virus désactivé qui sont, eux, sans risques.

Certaines voix insolentes vont jusqu’à dire que pour savoir où est le droit chemin, il suffit de prendre à rebours les prises de postions de l’épiscopat français chaque fois qu’il se mêle des affaires de la Cité. Il y aurait même à cette boutade un fondement théologique : l’Esprit Saint a été donné en abondance aux pasteurs dans leur domaine de compétence : la foi et les mœurs. Comment s’étonner qu’ils errent dès qu’ils en sortent ? 

Hors de la question de la vaccination, la population se meurt d’angoisse ; la consommation d’antidépresseurs explose. Les enfants sont traumatisés par un masque inutile. C’est dans ces circonstances qu’on attendait une grande voix venant d’ailleurs conforter les peuples, le rappeler que la mort n’est qu’un passage, qu’ils doivent maintenir la vertu d’espérance, voire condamner ce crime majeur que fut l’interdiction de soigner. Qu’avons-nous au lieu de cela ? Une administration qui vient appuyer une autre administration ! Quelle pitié !

Jean MARENSIN