Article rédigé par Le Parisien, le 11 juin 2021
Source [Le Parisien] 5100 soldats français sont aujourd’hui déployés au Sahel pour lutter contre le djihadisme. Le chef de l’Etat a promis une transformation profonde de la présence militaire française, basée sur la coopération internationale.
L’annonce avait fuité quelques dizaines de minutes avant qu’elle ne soit officialisée. Le président français Emmanuel Macron vient d’acter la fin de l’opération antidjihadiste Barkhane, notamment au Mali, théâtre d’un nouveau coup d’Etat. Il s’agit d’une « transformation profonde » de la présence militaire française au Sahel, a précisé le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse. Celle-ci devrait être basée sur « une alliance internationale associant les États de la région ». Des consultations seront menées prochainement avec les américains et les européens pour un résultat « d’ici à la fin juin ».
Ces annonces s’inscrivent dans la volonté politique déjà esquissée par le chef de l’Etat de réduire à moyen terme la présence militaire française dans la zone. Il prône un « changement de modèle », pour « permettre une opération d’appui aux armées des pays qui le souhaitent et la mise en œuvre d’une alliance internationale concentrée sur la lutte contre le terrorisme ». Le détail de ces annonces devrait être dévoilé prochainement, dans le cadre de la coalition pour le Sahel.
« Evidemment la France n’a pas vocation à rester éternellement au Sahel (…). Il est vraisemblable qu’il faille adapter le dispositif Barkhane », déclarait pour sa part peu de temps avant le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en déplacement à Abidjan, sans plus de précisions. L’engagement militaire français au Sahel était au menu d’une réunion du Conseil de défense mercredi. Paris déploie quelque 5100 soldats contre les djihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda, un soutien de taille aux armées affaiblies des Etats du Sahel qui peinent à les combattre seules.
Mi-février, lors d’un sommet à N’Djamena avec les partenaires du G5 Sahel (Tchad, Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie), le président français avait repoussé la décision attendue d’entamer le retrait de Barkhane, tout en confirmant une évolution « au-delà de l’été ». Il avait alors promis « une action renforcée » pour « essayer d’aller décapiter les organisations » liées à Al-Qaïda et l’EI. La France a engrangé des succès tangibles contre l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et les organisations affiliées à Al-Qaïda regroupées au sein du GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), sans enrayer toutefois la spirale djihadiste.
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