Suez/Véolia, une affaire française
Article rédigé par Causeur, le 19 mai 2021 Suez/Véolia, une affaire française

Source [Causeur] L’eau est un bien commun mais elle n’est pas gratuite. Et elle pourrait même coûter de plus en plus cher en France.

 

La place de Paris a connu ces derniers mois un psychodrame dont elle a le secret : l’affrontement des titans de l’eau, des déchets et de l’énergie, Véolia et Suez, lointains héritiers des mythiques  Générale des Eaux et  Lyonnaise des Eaux. Stars des décennies 80/90, elles pouvaient  en ces temps révolus contribuer au train de vie de tout ce que la France connaissait comme entités partisanes, petite ou grande. Une forme de lubrifiant dans les rouages de notre démocratie.

Les temps ont changé. Greta Thurnberg a placé au rang d’une nouvelle religion planétaire les services à l’environnement. Véolia et Suez figurent chacun parmi les leaders mondiaux de l’eau et des déchets, dans un marché très peu concentré et en pleine expansion. Il était inéluctable que la course à la taille pousse au rapprochement de nos deux protagonistes :

Véolia : 27 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 179 000 salariés,

Suez : 18 milliards d‘euros de chiffre d’affaires, 89 000 salariés.

Malheureusement pour Suez, son actionnaire de référence, Engie, a besoin de liquidités pour accélérer son développement. Il décide de céder sa participation fin 2020 à Véolia, au grand dam de l’Etat, pourtant principal actionnaire d’Engie. Cela ne se fait pas en France. Engie vend néanmoins sa participation, en fait discrètement soutenu par l’Elysée malgré la prudente réserve du ministre de l’économie.

OPA, pilule empoisonnée sous forme de fondation hollandaise, manœuvres multiples, batailles devant les prétoires : il ne fait pas de doute que des ouvrages bien informés sur l’opération vont fleurir dans les mois qui viennent pour retracer cette épopée.

A l’arrivée, Véolia gagne son pari en reprenant l’essentiel des activités internationales de Suez tandis que Suez sauve les apparences en conservant sa position oligopolistique en France avec quelques appendices internationaux. La victoire est claire : 37 milliards de chiffre d’affaires pour Véolia, 7 milliards pour Suez in fine.

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