Article rédigé par Le blog de Jeanne Smits, le 26 janvier 2021
Source [Le blog de Jeanne Smits] La décision du pape François d’officialiser l’accès des femmes aux « ministères de la Parole et à l’autel » – les fonctions de lecteurs et d’acolytes, y compris, donc, celle de « servantes d’autel » – a été très diversement accueillie. Le Motu proprio Spiritus Domini vient ainsi modifier le code de droit canonique en institutionnalisant cette pratique qui remonte à Paul VI, tout en réaffirmant – ainsi que l’a fait François dans une lettre au cardinal Ladaria, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, que l’Eglise n’a pas la faculté de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes.
Cette « ouverture » est-elle conforme à la doctrine de l’Eglise ? Pour Mgr Athanasius Schneider, la réponse est clairement négative, et ce pour des raisons fondamentales qu’il a exposées dans un long texte dont je vous propose ci-dessous la traduction intégrale.
Des débats ont fleuri sur les réseaux sociaux où certains ont tenté de distinguer ce relèverait du sacerdoce proprement dit et ce qui revient au « ministère » et qui n’exigerait pas l’ordination. L’abbé Claude Barthe résume la situation dans une formule lapidaire sur le Forum catholique : « Le pape François, par Spiritus Domini ouvre les ministères institués de lecteur et d'acolyte aux femmes, confirmant les atteintes à la tradition et préparant une institution des diaconesses (à mon avis, sous forme de ministère laïc). »
La Fraternité Saint-Pie X a de son côté rappelé que cette modification allait contre la tradition constante de l’Eglise : « Ce qui reste, c’est un éclatement du rite liturgique entre divers acteurs d’un rang essentiellement différent, introduisant une confusion toujours plus profonde sur la place du prêtre, et laissant rêver les plus radicaux de la possibilité – interdite par la loi divine – de voir un jour le sacerdoce conféré aux femmes. »
L’Union internationale des supérieures générales (UISG) « remercie » au contraire le pape François, ainsi que : « tous ceux, (…) toutes celles qui ont contribué à l’étude et à la recherche pour ce nouveau pas qui voit la participation ministérielle des femmes dans l’Eglise » (sic, oui, c’est du charabia). La suite du communiqué confond « services pastoraux » et réponse « aux besoins de l’évangélisation » et « service la Parole et de l’Autel » proprement dits. Ce que voyant, peut-être faut-il se réjouir de ce que les femmes n’aient obtenu que le « droit » aux fonctions très subalternes ?
Trêve de plaisanterie… L’analyse de Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de Sainte Marie in Astana au Kazakhstan, souligne que la liturgie n’appartient pas en propre à l’homme qui ne peut la définir ou la modifier à sa guise, mais qu’il est tenu à la foi par l’ordonnancement voulu par Dieu et au respect d’une tradition qui remonte en vérité à l’Ancien Testament.
En lisant son texte, vous constaterez qu’il ne s’agit pas de questions secondaires : c’est la nature même du sacerdoce qui est en cause : ce sacerdoce qui est exercé pleinement et parfaitement par le Christ seul, souverain Prêtre, dans tous ses aspects et tous ses degrés, et jusque dans les plus humbles aspects de « ministère » ou de service dans le culte divin.Une nouvelle fois, Mgr Schneider intervient pour la sauvegarde de l’enseignement pérenne de l’Eglise, notamment face aux innovations « franciscaines ». Voici la traduction de ses propos qui ont d’abord paru en anglais sur le site du New Liturgical Movement, publiée sur mon blog avec l’aimable autorisation de Mgr Schneider.
Il s’agit pour l’heure d’une traduction de travail, à laquelle j’apporterai les éventuelles modifications demandées par l’auteur. Je signale au passage que je ne dispose pas du texte originel des deux passages cités de Dom Adrien Gréa, qui sont donc retraduits depuis l’anglais.
Si vous souhaitez être averti de la parution du texte avec les corrections définitives de Mgr Schneider, n’hésitez pas à vous abonner à ce blog (c’est gratuit).
P.S. Je vous signale par ailleurs que le livre d’entretiens de Mgr Schneider, plein de ce souci de la sauvegarde de la doctrine de l’Eglise et de la centralité du Christ, que j’ai eu la joie de traduire, est toujours disponible via ce blog, avec des frais de port pour l’instant non modifiés malgré l’augmentation infligée par La Poste. Les commandes peuvent être faites ici.