Article rédigé par L'Opinion, le 20 février 2020
Source [L'Opinion] Nous voilà donc arrivés au moment redouté de la fermeture effective de la centrale nucléaire de Fessenheim après des années d’atermoiements politiques. Le 1er réacteur de ce site singulier s’arrêtera de fonctionner samedi après plus de quarante années de production. Il y aura de l’émotion et toujours de l’incompréhension face à une décision mal expliquée et peu cohérente qui crée de profondes incertitudes pour toute une région.
Cédant aux sirènes d’un accord politique avec Les Verts, le candidat puis président François Hollande décidait en 2012 de sacrifier la centrale nucléaire de Fessenheim au nom d’une politique de lutte contre l’énergie nucléaire pourtant en contradiction avec les efforts à engager pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. L’élection d’Emmanuel Macron n’aura donc pas modifié la donne. Pire, le gouvernement organisait dès 2017 les conditions d’une « non-décision » se concluant en une action contraire à ses orientations stratégiques en matière énergétique.
Après plus de huit années d’annonces et de polémiques nationales, rétablissons en ce moment particulier quelques éléments de vérité.
La centrale a été une chance pour Fessenheim et l’Alsace, fiers d’ainsi jouer un rôle pionnier dans la réussite du grand projet industriel français d’indépendance énergétique engagé avec le plan Messmer en 1974. L’Alsace écrivait l’histoire. La France se projetait, confiante, vers l’avenir, embrassant le progrès technologique. Les temps ont changé et la confiance s’est évanouie face aux peurs.
Ces quarante années ont été une grande réussite. Cette semaine singulière doit être le moment de le rappeler. Notre centrale est régulièrement présentée par l’Autorité de sûreté nucléaire comme l’une des plus sûres de France. Ses performances, particulièrement sur la décennie qui vient de s’achever, sont excellentes : la centrale a encore produit 12,3 milliards de kilowattheures (kWh) en 2019, soit la 5e meilleure performance de l’histoire du site et 90% de la consommation annuelle de l’Alsace. La fermeture d’un site affichant de tels résultats demeurera une injustice et une aberration économique (...).
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