Article rédigé par Jean d'Alançon, le 04 février 2020
Quand nous regardons les débats à la télévision, sur quelque chaîne de ce soit, CNews, BFM TV ou LCI par exemple, les journalistes et les invités interprètent les événements, les situations de conflit, de violence surtout aujourd'hui, sans en discerner les causes profondes.
Les réactions portent sur les besoins d'ordre économique, les retraites par exemple, mais sur les questions sociétales : la PMA, la famille... si rarement ! Sur l'avoir, certes, mais sur l'être, jamais ! Pourquoi ? Parce que le Français est devenu ou devient individualiste. N'est-ce pas le propre de la crise d'adolescence ?
Les Français réagissent trop souvent comme des ados, poussés par les médias, les politiques, y compris ceux (enseignants de toutes catégories) qui, parmi eux, devraient être porteurs de sagesse, en premier lieu d'une loi fondamentale qui doit unir la communauté humaine, son bien commun, et unifier l'intériorité de chacun, son bien personnel : la loi naturelle. On n'en parle plus. On ne sait plus ce qu'elle est, parce que la nature est considérée comme à la disposition de l'homme et non comme un don, un don gratuit : la nature est un principe, un fondement que l'homme, que l'humanité reçoit sans l'avoir choisie, et qu'elle doit perfectionner l'univers pour le bien matériel et spirituel de l'homme.
Cela réclame notre liberté et non pas une émancipation, ce mot à la mode qui détourne la liberté de sa signification véritable, donc de la vérité. Car la liberté sans recherche de la vérité n'existe plus. La liberté n'est pas de faire ce que l'on veut, mais ce qui est déterminé par notre nature profonde, ce qui donne sens à notre vie, en premier lieu en découvrant les fondements de la loi naturelle, que la nature physique, que la nature humaine nous est donnée. Elle est un don. L'intelligence peut découvrir l'existence de Dieu si elle reçoit et respecte la loi naturelle, sinon elle s'enferme sur elle-même jusqu'à se considérer ou davantage s'enchaîner à la manière de Prométhée. Il est donc nécessaire de s'interroger sur le sens de la loi naturelle, sur son rejet et sur les égarements actuels complices à la manière de Prométhée (cf. le mythe de Prométhée). Toutes les dérives, visibles ou vitales et invisibles ou idéologiques, proviennent en premier lieu de ces égarements, involontaires pour certains ou gravement volontaires pour d'autres.