Article rédigé par Revue Limite, le 27 juin 2019
Source [Revue Limite] Depuis 1967, la contraception est présentée comme l’instrument par excellence d’émancipation des femmes. Cinquante ans plus tard, la femme est-elle plus libre ? Si nos aînées répondent que oui, les nouvelles générations mettent en avant les contradictions d’un outil libérateur et aliénant à la fois. À l’occasion de la journée internationale de l’action pour la santé des femmes, il est également important de rappeler les limites de cette alliée artificielle, dont sa nocivité pour notre santé.
La contraception est souvent présentée comme la solution pour prévenir les infections sexuellement transmissibles, les grossesses non désirées et les avortements. Elle est promue à tous les niveaux, dont européen, comme en témoigne la récente proposition de résolution du Conseil de l’Europe, « Autonomiser les femmes : promouvoir l’accès à la contraception en Europe ». Nombreux sont ceux qui louent ses qualités, mais peu évoquent ses limites.
L’efficacité limitée de la contraception
La contraception se donne pour but principal d’éviter une grossesse non désirée et la difficile pratique d’un avortement le cas échéant. Or, aujourd’hui, 43% des grossesses en Europe ne seraient pas désirées[1]. Cela représente une grossesse sur deux dans une région du monde où les méthodes contraceptives sont les mieux diffusées. De même, on observe une corrélation entre le taux de diffusion de la contraception et le taux d’avortement. La France, par exemple, bien qu’ayant la plus grande couverture contraceptive d’Europe (90,1%)[2], possède un taux d’avortement de 15,1‰[3], pour une moyenne européenne de 12‰[4]. Deux femmes sur trois effectuant un avortement sont sous contraception.
Comment expliquer l’efficacité limitée de la contraception ? La réponse est simple : s’il y a effectivement moins de grossesses non désirées proportionnellement au nombre de rapports sexuels, le nombre de grossesses « non prévues » reste élevé du fait de l’augmentation des rapports sexuels sans désir d’enfants et des failles de la contraception. Les résultats de la contraception restent donc imparfaits : elle ne diminue ni le nombre de grossesses non désirées ni le nombre d’avortements. C’est ce que l’on désigne souvent comme le « paradoxe de la contraception ».
1] http://assembly.coe.int/nw/xml/XRef/Xref-XML2HTML-FR.asp?fileid=25012
[2] https://www.contraceptioninfo.eu/sites/contraceptioninfo.eu/files/map_cci-english_english_v9-web.pdf
[3] https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/france/avortements-contraception/avortements/
[4] Sedgh G, Henshaw S, Singh S, Åhman E, Shah IH, Induced abortion: estimated rates and trends worldwide ], Lancet, 2007.
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