Article rédigé par Marc Rousset , le 15 janvier 2018
Max Weber dans son ouvrage Le savant et le Politique a mis en évidence la contradiction abyssale entre l’éthique de la responsabilité (Verantwortungsethisch) et l’éthique de la conviction (Gesinnungsethisch).
Le pape François, fort de ses convictions chrétiennes, s’en remet à Dieu en ce qui concerne le résultat de son action. L’éthique de la responsabilité nous dit au contraire que nous devons répondre des conséquences prévisibles de nos actes.
Si la politique migratoire se traduit par la guerre civile ou une catastrophe, le pape François s’en prendra à la méchanceté, à la sottise des hommes et à la volonté de Dieu. Au contraire le partisan de l’éthique de la responsabilité compte avec les défaillances propres à l’homme car comme disait Fichte, on n’a pas le droit de présupposer la bonté et la perfection de l’homme.
De plus, pour le partisan de l’éthique de la responsabilité la fin justifie les moyens et mieux vaut prendre des décisions efficaces moralement dures si c’est pour atteindre des fins « bonnes » et sauver le troupeau.
Un homme politique doit répondre des résultats concrets de son action vis-à-vis de ses compatriotes et oublier les conseils suicidaires des bonnes âmes du style Emmanuel Kant. L’homme politique, contrairement à la conviction et à l’éthique chrétienne individualiste, ne peut évacuer le réel !
Le pape François de plus ne respecte même pas le dogme chrétien puisque Jésus, selon Matthieu ( XII,13-17), selon Marc (XXII,21,selon Luc (XX,25) a dit aux pharisiens qui lui demandaient s’il fallait payer l’impôt aux Romains : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».L’immigration de masse est avant tout un problème holiste d’Etat qui implique le temporel et non pas un problème spirituel individualiste pour sauver l’âme d’un chrétien.
Le pape François se fourvoie également en tombant dans le piège de l’amour « Agapé » chrétien sans fin qui peut conduire au suicide de l’intéressé. Un citoyen européen responsable ne peut pas accepter le discours du « Sermon sur la Montagne » rapporté par Matthieu : Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends aussi l’autre ».
Et le bouquet c’est le « Sermon dans la Plaine » de Saint Luc qui reprend à nouveau l’expression de Matthieu, mais qui ajoute : « Si quelqu’un prend ton manteau, ne l’empêche pas de prendre ta chemise ». C’est exactement ce que viennent faire les immigrés économiques en Europe face à des Européens lobotomisés et peu courageux qui ne réagissent pas et se laissent tondre, envahir comme des moutons. La généralisation de l’Agapé catholique ne peut mener qu’à la guerre civile et au chaos social. A noter que les chrétiens orthodoxes sont proches des idées de Poutine et moins naïfs que les catholiques romains.
Les Grecs distinguaient quatre sortes d’amour : l’Agapé, Eros, Philia et Storgè (amour familial). Le pape François, obnubilé par l’amour catholique universaliste Agapé, oublie l’amour « Philia » grec qui nous dit que l’on aime davantage ses compatriotes que des étrangers car ils nous ressemblent davantage. L’amour « philia » grec est donc en opposition frontale avec la naïveté de l’amour universaliste chrétien. Albert Camus préférait aussi sa mère, ses proches et ses cousins aux étrangers.
L’immigration de masse extra-européenne pose donc le problème holiste d’identité, de survie d’un peuple. Elle n’a rien à voir avec la morale individualiste chrétienne, de Kant ou des droits de l’homme.
Le pape François a donc tout faux. Les Africains en Afrique, les Européens en Europe, les Asiatiques en Asie, les musulmans dans les pays musulmans et les belles âmes chrétiennes semblables à celles du Saint Père, au Ciel dans le royaume de Dieu !