Article rédigé par Breizh Info, le 04 avril 2017
[Source : Breizh Info]
Sondage sur l’identité nationale. « L’esprit républicain », n’est pas la priorité de la majorité des Français
A la fin du mois de mars 2017, un sondage intitulé « les Français et l’identité nationale » (voir l’intégralité ), a été réalisé par l’Ifop-Fiducial pour Sud Radio. L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, du 18 au 20 mars 2017.
Parmi les conclusions que l’on peut tirer, il y a notamment celle que, contrairement aux dirigeants qui emploient ce mot plusieurs fois par phrase, « l’esprit républicain » – dont il est devenu impossible d’avoir une définition précise – est loin d’être une priorité pour les Français;
Sur la définition de la culture et de l’identité française, les sondés de définissent majoritairement (58%) toujours comme Français, (28% comme Européen et 7% comme habitant d’une région). Mais par rapport à la même question posée en septembre 2016, la définition en tant que Français baisse (69%) tandis que celle en tant qu’Européen passe de 13% à 28%.
Ils sont par ailleurs 2% à se définir d’abord comme un membre de leur communauté religieuse (13% concernant la catégorie « autre religion » d’où est exclue la religion catholique), et 5% comme un habitant de leur commune.
On remarque que chez les électeurs de Marine Le Pen, ils sont 83% à se définir avant tout Français et seulement 2% Européen, le plus fort sentiment d’appartenance à notre continent étant essentiellement partagé entre électeurs de Mélenchon, Fillon, Macron et Hamon. Le sentiment européen est par ailleurs plus fort chez les CSP + (34%) et ceux qui ont réalisé des études supérieures (43%) ainsi que ceux qui habitent en région parisienne (38%).
Ils sont par ailleurs 77% à se dire fiers d’être Français, contre 20% « pas vraiment » et 3% « pas du tout ». Un sentiment plus présent chez les électeurs de Hamon (84%), Macron (88%), Fillon (87%) et moins chez ceux de Mélenchon (69%) et de Marine Le Pen (67%).
Ils sont par ailleurs 80% à estimer qu’il existe en France plusieurs cultures qui co-habitent.
Parmi les éléments qui caractérisent le plus, selon eux, l’identité française, la devise « liberté, égalité, fraternité » arrive en premier pour 28% (pour 42% au total avec un second choix). Suivent la langue française (18%), l’histoire de France (18%), la liberté d »expression (11%). Signe que le « modèle républicain » n’est pas du tout la priorité d’une majorité des sondés, ils ne sont que 8% à le juger caractérisant le plus l’identité française…
La question de l’identité et des racines chrétiennes de la France à l’approche de l’élection présidentielle
Parmi les candidats suivants à l’élection présidentielle, qui incarne le mieux l’identité française selon les sondés, Marine Le Pen arrive en tête (26%) devant Macron (18%), Mélenchon (15%), Fillon (14%), Hamon (10%), Dupont-Aignan (6%), Jean Lassalle (5%), Arthaud et Poutou (2% chacun) et enfin Asselineau et Cheminade (1% chacun).
Sur le sentiment que provoquerait par le prochain président l’évocation des racines chrétiennes de la France, 27% y seraient indifférents, 23% éprouveraient de l’incompréhension, 19% de la fierté, 10% de l’enthousiasme, 13% de la colère, et 8% de la tristesse. Ils sont donc particulièrement partagés sur cette question (et seulement 11% chez les moins de 35 ans à éprouver de la fierté).
Sur l’extension de l’Union européenne, si 82% seraient favorables à l’intégration de la Suisse, ils ne sont que 21% à souhaiter l’intégration de la Russie et 20% de l’Albanie. Par ailleurs 14% sont favorables à l’intégration du Maroc et 12% de celle la Turquie, deux pays dont on se demande ce qu’ils viennent faire dans un sondage concernant l’Europe…
Concernant la campagne présidentielle, 79% estiment qu’on parle trop des affaires et finalement peu de politique durant cette campagne, 59% que la campagne n’a pas vraiment démarré, 29% qu’elle est satisfaisante en vue de faire son choix électoral. Ils sont enfin 26% à estimer qu’il faudrait reporter l’élection « compte tenu du climat politique actuel »
Le jugement sur l’action publique en matière de développement des territoires, d’éducation et de sécurité
Sur le bilan des actions publiques menées par le passé, 85% pensent que les communes rurales ne bénéficient pas d’assez de moyens financiers, 61% pensent la même chose concernant les zones urbaines « sensibles » et 58% concernant les villes moyennes. Ils sont par contre 37% à estimer qu’on donne trop de moyens aux métropoles et 41% qu’on leur donne suffisamment.
Pour les sondés, la mission prioritaire de l’école devrait être de transmettre à chacun les savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) pour 65% (86% si on compte le deuxième choix). Suivent ensuite – loin derrière – « Transmettre à chacun une ouverture et la capacité de comprendre le monde» (13%), permettre à chacun de trouver un emploi à la fin de sa scolarité (12%) et là encore, très loin derrière « faire apprendre les valeurs républicaines.» (7%) ou valoriser les grandes périodes de l’Histoire de France (3%).
Ils sont 93% à penser que la menace terroriste reste à un niveau élevé aujourd’hui, 66% à juger insuffisants les effectifs de police et de gendarmerie mais 82% à refuser que les Français qui le souhaitent puissent avoir le droit de posséder une arme à feu.
A noter que sur la plupart des questions, hormis lorsque cela concerne l’Europe et l’Union Européenne, on constate une large proximité entre électeurs ou proches de Fillon et électeurs ou proches de Le Pen.
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