Article rédigé par Francesca de Villasmundo, le 27 mars 2017
Chronique d’une époque vraiment… renversante.
Le dernier film des studios Disney, La belle et la Bête, fait sortir la bête… ou l’homme, selon que l’on tienne pour la modernité et le progressisme ou que l’on soit attaché aux mœurs traditionnelles.
Interdit en Russie au - de 16 ans, il est vanté par les responsables de la Commission nationale évaluation film de la Conférence épiscopale italienne.
Selon les deux critiques accrédités auprès de cette Commission parlant aux noms des évêques italiens, dans leur article dithyrambique paru sur le site SIR (service information religieuse), cette adaptation cinématographique du célèbre conte français de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, publié en 1756, revisite une « fable toujours actuelle ».
Actuelle, c’est le cas de le dire ! Elle est aux couleurs arc-en-ciel : le réalisateur Bill Condon a décidé, et l’assume, qu’un des personnages serait « gay », le « gay luron » du conte…
« Il y aura une scène à la fin, que je ne veux pas dévoiler, qui est vraiment charmante, un moment exclusivement gay dans un film Disney. »
D’où une scène ambivalente, équivoque, ambiguë dont MPI a déjà parlé. Mais cela ne choque pas nos deux auteurs de la Commission qui ne se privent pas d’inciter les familles, les jeunes et les moins jeunes, à aller voir ce « Belle et la Bête » des temps modernes :
« le produit Disney est indubitablement bon, adapté aux famille et aux jeunes qui désirent redécouvrir la fable dans toutes ses valeurs » (sic)!
Ces deux doctes critiques semblent en revanche avoir été choqués par ceux qui sont choqués !
Ils « ont été un peu surpris, écrivent-ils benoîtement, de la lecture critico-polémique du film avant sa sortie en salle, à cause de la présumée insertion dans le contexte narratif d’un personnage retenu comme homosexuel.
Un cinéma de l’Alabama, Henagar Drive-In Theatre, a annoncé de son côté qu’il ne projettera pas ce nouveau film Disney. Son patron a en effet expliqué sur sa page Facebook que
« Si on ne peut pas emmener ses petits-enfants voir un film, alors nous n’avons aucun intérêt à le montrer. »
En Malaisie, le film est autorisé mais censuré : la scène gay a été coupée. Disney a décidé d’en bloquer la distribution dans le pays : en entier ou rien. Mieux vaut donc rien pour les Malaisiens !
Les jeunes russes seront plus préservés que les petits Italiens puisque le film est interdit au - de 16 ans dans leur pays. La Russie de Poutine n’a pas les mêmes critères moraux que l’Église conciliaire italienne !
On vit vraiment une époque… renversante !
Francesca de Villasmundo