Article rédigé par Michel Janva, le 16 février 2017
[Source : Le Salon Beige]
Et c'est la très gauchiste sénatrice (EELV) Esther Benbassa qui le déclare, suite à sa mission d’information sur la déradicalisation:
"[...] Ce que nous avons découvert est quelque peu déroutant parce qu’inattendu. L’impression générale est que les pouvoirs publics, pressés de rassurer la population, ont débloqué beaucoup d’argent pour mettre en œuvre cette « déradicalisation ». Mais le résultat n’est pas assez sérieux et confine au bricolage. Une bonne partie des associations et des structures subventionnées n’ont pas les compétences pour investir ce sujet. On peut parler d’un relatif fiasco.
Vous faites référence au cabinet de Dounia Bouzar, qui fut longtemps présentée comme la référence et qui est aujourd’hui mis en cause pour ses résultats ?
Dounia Bouzar a quand même bénéficié d’un financement de 930 000 euros alors qu’elle n’était pas, me semble-t-il, préparée à appréhender le domaine avec les outils nécessaires. Ses livres ne sont pas assez convaincants pour offrir un « modèle de déradicalisation » susceptible d’être repris. Elle dit avoir déradicalisé plusieurs jeunes femmes mais celle qu’elle a montré dans les médias a fini, je crois, par partir en Syrie ! Echec également avec Sonia Imloul et son association en Seine-Saint-Denis. Quant à l’Unismed, qui a remporté récemment l’appel d’offre pour intervenir sur toute la partie sud de la France, le discours de son président nous est apparu décousu. De même que l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT), dont on a compris qu’elle recourait à un prestataire extérieur pour faire le travail. [...]
Un autre volet de la politique de « déradicalisation » est la création de « centres de réinsertion et de citoyenneté ». L’unique centre ouvert à ce jour est celui de Beaumont-en-Véron en Indre-et-Loire qui a fait l’objet ce week-end d’une manifestation de riverains et qui serait aujourd’hui complètement vide. Quel bilan en tirer ?
Nous nous sommes rendues sur le lieu le 2 février. Le rendez-vous avait été reporté à plusieurs reprises. Le sociologue Gérald Bronner, ainsi que l’équipe du psychanalyste Fethi Benslama qui y interviennent quelques heures par semaine sont des personnes sérieuses. Mais il leur est difficile de mener leur mission convenablement, s’il n’y a pas de pensionnaires. Il y a eu cette interpellation à la mi-janvier en Alsace d’un d’entre eux, qui était en permission et s’apprêtait à partir en Syrie ! La réalité est que cet individu avait été accueilli dans ce centre car il n’y a pas assez de candidats volontaires pour y entrer comme pensionnaires. Le centre de Pontourny a une capacité d’accueil de 25 personnes; depuis sa création il n’a réussi à faire venir que neuf personnes ! Le travail en amont pour le recrutement des candidats ne semble pas fonctionner non plus comme il se doit. J’ajoute que le nombre du personnel d’encadrement tourne autour d’une trentaine et que le budget du Centre, lui s’élève à quelque 2,5 millions d’euros. Lors de notre passage, il y restait un seul pensionnaire. Aujourd’hui, il n’y a plus personne. Et dire que le gouvernement voulait en créer 13 cette année ? En réalité, tout semble avoir été conçu dans la précipitation. [...]