Article rédigé par , le 29 décembre 2016
[Source : Le Salon Beige]
Lors d’un entretien croisé avec un évêque évangélique diffusée par la chaîne autrichienne ZIB 2 vendredi soir, dans la foulée de l’attentat de Berlin, le cardinal Christoph Schönborn a affirmé que l’accueil des migrants dépasse actuellement la capacité de l’Autriche et de l’Europe, reconnaissant qu’il avait changé de regard sur la crise des réfugiés :
« Nous avons connu des étapes : cela a commencé avec la mort horrible de 71 personnes dans un camion frigorifique – cela a été un énorme choc qu’une telle chose peut se produire sur une autoroute en Autriche – et s’est terminé avec le sentiment d’être submergés par le nombre incroyable de réfugiés. (…) Nous voulions simplement aider, nous voulions aller à la rencontre des gens, et je pense que c’est une réaction très spontanée, une idée très répandue dans la société civile. Beaucoup, beaucoup de gens, pas seulement ceux qui font partie des Eglises, beaucoup de gens voulaient aider. »
« Puis nous avons dû faire l’expérience nous-mêmes du fait que cela dépasse nos capacités, nos possibilités. Et nous sommes – je suis devenu plus prudent. Bien sûr, au début, j’ai dit la même chose qu’Angela Merkel : nous ferons ce que nous pouvons. En Autriche, beaucoup d’experts importants ont dit que nous pouvions le faire, comme nous l’avions fait en 1956 pour la Hongrie, ou pour Prague en 1968, ou lors de la guerre de Bosnie qui avait fait venir beaucoup de réfugiés. C’est alors que nous avons compris qu’il y a une dimension différente, il nous faut une politique européenne commune, nous avons besoin de beaucoup plus d’aide au niveau local. C’est aujourd’hui devenu, je crois, clair pour tous : nous ne pouvons pas accueillir tous les réfugiés, nous devons d’abord œuvrer pour qu’ils puissent retrouver leur maison pour vivre de nouveau chez eux. Dieu merci, il y a en Irak par exemple, l’espoir que les gens puissent rentrer chez eux. »
Michel Janva