Alexandre Pesey : « Agir en homme de pensée, penser en homme d'action »
Article rédigé par Alexandre Pesey, le 02 juin 2015 Alexandre Pesey : « Agir en homme de pensée, penser en homme d'action »

L’Institut de formation politique (IFP) est l’un des fers de lance du combat des idées qui se joue actuellement. Son directeur, Alexandre Pesey, explique comment l’Institut voit l’avenir.

LIBERTE POLITIQUE. — Vous avez créé l’Institut de formation politique en 2004. Quelle était votre intuition ?

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ALEXANDRE PESEY. — L'IFP a été voulu pour briser le monopole de mai 68 sur les jeunes esprits. L'Institut identifie, recrute et forme des étudiants courageux, désireux de servir la France. Ils sont attachés à leur héritage culturel et aux principes de primauté de la personne, de liberté et de responsabilité. En tout, ce sont 845 auditeurs, 260 intervenants, 84 séminaires mais surtout plus de 10 ans d’efforts pour offrir une relève de conviction à notre pays. 

Nous organisons des séminaires de formation intensive, en fin de semaine. Ceux-ci combinent cours fondamentaux, par exemple sur l'islam ou sur l'euro, et exercices pratiques — joutes oratoires en niveau I, entretiens par un journaliste dès le niveau II. « Agir en homme de pensée, et penser en homme d'action » : ce principe guide notre pédagogie. 

Comment faire vivre le débat d’idées ?

Nous pouvons compter sur un large vivier de formateurs et d'auditeurs, d'aînés capables d'affiner l'esprit critique de nos jeunes pousses. Les séminaires de l'IFP sont toujours l'occasion d'échanges vifs mais toujours courtois et enthousiastes : pendant les exercices pratiques mais aussi lors des moments de convivialité, à table entre autres. 

Aussi, nous publions des notes de synthèse, pour permettre à nos jeunes et à d'autres d'y voir clair sur un sujet précis. Par exemple, sur la légitime défense ou sur le chômage et la création d'emploi en France.

L’institut avance avec des objectifs ambitieux. Quels sont vos projets en cours ?

L'IFP vient de franchir un pas de géant : nous avons emménagé dans des nouveaux locaux, qui seront un véritable quartier général pour les jeunes qui sont imperméables au politiquement correct. Ils pourront apprendre des meilleurs experts dans la salle de conférences, se retrouver dans la salle de réseau, s'entraîner aux passages médias dans le studio radio, affiner leurs arguments dans la salle de recherches. Avec cette base-arrière, les jeunes pourront mener la reconquête politique que nous attendons.

Le contexte actuel est-il porteur pour l’IFP et ses idées ?

Je crois en effet à un contexte très favorable. Le cycle de mai 68 touche à sa fin : depuis une quinzaine d’années, nous sentons une prise de conscience : la liberté et la responsabilité, la famille et la dignité de la personne humaine, la nation et notre héritage culturel ne sont plus jugés avec mépris.

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« Le cycle de mai 68 touche à sa fin : depuis une quinzaine d'années, nous sentons une prise de conscience. »

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L'opinion publique prend conscience du danger relativiste, de la supranationalité qui nous déracine, de l'omnipotence d'un État technocrate. Mais encore faut-il donner corps à cette évolution des mentalités. Pour cela, il n'y a que l'engagement méthodique et quotidien pour faire de nos idées des réalités politiques.

Dans votre dernière tribune sur le site de Liberté Politique, vous observiez, non sans optimisme, la nouvelle génération engagée en politique. La Manif pour tous a-t-elle changé la donne ?

L'opposition à la dénaturation du mariage a en effet eu un impact considérable. Elle a structuré une nouvelle génération et les circonstances difficiles ont permis de souder ces jeunes insoumis. Cependant, deux ans plus tard, il leur faut renouveler leur approche : ces jeunes doivent persévérer dans leur engagement, celui-ci doit être inscrit dans la durée, professionnalisé.

Un choix de vie se présente à eux. Il leur appartient de relever ce défi personnel qui aura un impact considérable sur notre avenir à tous. Déjà, les premiers résultats apparaissent. Nous publions sur le site de l'IFP des portraits de nos auditeurs, comme Iseult, qui a lancé l'antenne lyonnaise des Antigones, ou Pierre, qui a choisi la voie du journalisme engagé. Tous deux sont parvenus à transformer l'essai. 

 

Propos recueillis par François de Lens.

 

Retrouvez Alexandre Pesey lors de la table ronde organisée par Liberté politique le 3 juin à l’Espace Bernanos sur le thème : « Comment les chrétiens préparent 2017 ». Entrée libre.

En savoir plus :
 http://www.ifpfrance.org/

 

 

 

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