Ukraine : Hollande sur les traces de Choiseul
Article rédigé par Thomas Flichy de La Neuville, le 09 février 2015 Ukraine : Hollande sur les traces de Choiseul

François Hollande, Angela Merkel et Vladimir Poutine se sont rencontrés vendredi 6 février au Kremlin pour négocier un nouveau plan de paix afin de tenter de mettre fin à dix mois de guerre dans l'est de l'Ukraine. Avant d'arriver à Moscou, le président français et la chancelière allemande avaient exposé leur plan au président ukrainien Petro Porochenko.

LA VOLONTE française de détacher l’Ukraine de la Russie n’est pas une nouveauté. L’on oublie trop souvent en effet que la France a longtemps eu une politique ukrainienne très hardie. L’une des plus constantes traditions diplomatiques françaises consiste à maintenir la mer Noire ouverte afin de mettre à la disposition de la France ses richesses céréalières puis pétrolières. Bref, la volonté française d’affaiblir une Russie parfois menaçante consiste à détacher l’Ukraine de Moscou.

Ce plan est caressé par Mazarin puis par Choiseul dont la politique est fondée sur la double opposition envers l’Angleterre et la Russie. Tour à tour, Vergennes, Hauterive, Antoine de Saint-Joseph puis Talleyrand s’intéressent à ce pays. Voltaire justifie cette politique en déclarant : « L’Ukraine a toujours aspiré à être libre. »

Zone témoin

Mais c’est Napoléon qui concrétise le plan élaboré par les bureaux de la monarchie française, le jour où l'évolution de la situation européenne rend inévitable un duel avec le tsar Alexandre. L’idée des diplomates français consiste à reconstruire un État cosaque indépendant nommé la Napoléonide. Cet État vassal et allié de la France permettrait d’ouvrir la route des Indes. Malgré le grand espoir français de 1812, l’Ukraine est soumis massivement à la russification.

En réalité, la question ukrainienne se présente comme un problème international témoin. Elle ressurgit chaque fois que l’Europe est en proie à une crise profonde, qu’un nouvel ordre apparaît ou que son équilibre profond se modifie.

Il en est ainsi dans la mesure où ce pays se présente comme un centre de gravité permettant à la Russie de peser sur l’Europe où à l’inverse à l’Europe d’enfoncer un coin dans la Russie.

 

Th. Fl. de La N.

 

Illustration : Etienne-Francois de Choiseul (1719-1785).

L'EUROPE DE 1750 :

Europe_1750

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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