Article rédigé par Denis Lensel, le 06 août 2014
Voici déjà un siècle, la Première Guerre mondiale éclatait, gigantesque orage d’acier affreusement meurtrier qui allait faucher des millions d’hommes dans toute l’Europe et au-delà.
APRES la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France, en ce début d’août 1914.
Après le désastreux attentat de Sarajevo jusqu’au démantèlement de l’Empire austro-hongrois par le Traité de Versailles en 1918, porteur des germes des catastrophes futures, éclosion du nazisme, développement du communisme et Seconde guerre mondiale.
Et le cortège funèbre des drames qui ont suivi à travers le monde : expérimentation grandeur nature de la bombe atomique sur le Japon en août 1945, affrontement des « blocs » Est et Ouest lors de la Guerre Froide sous le signe de l’équilibre de la terreur nucléaire, jeu de bascule entre le marxisme et le capitalisme sauvage dans les cerveaux matérialistes, guerres coloniales en Extrême-Orient ou en Afrique, chocs des nationalismes balkanisateurs, conflit israélo-palestinien qui risque fort de déboucher cet été sur un nouvel embrasement du Moyen-Orient…
Et voici le réveil de l’islam sous les formes les plus extrêmes jusqu’au terrorisme international antichrétien d’aujourd’hui.
Ça et là, on observe aussi le retour de la redoutable volonté de puissance de plusieurs États-nations. Une volonté qui s’exerce sur fond de guerre économique globale comme depuis la Chine, également impliquée dans des conflits militaires avec ses voisins, le Vietnam, la Corée et le Japon.
Ou bien de mouvances islamiques parfois rivales mais la plupart hostiles à l’héritage judéo-chrétien d’un Occident qui, lui-même, ne s’en souvient que si tard, et encore si peu...
Ou encore de rêves périlleux de reconquête d’un empire disloqué comme depuis Moscou jusqu’en Géorgie en 2008 et en Ukraine en cette terrible année 2014. Comme des éclairs successifs suivis de terribles coups de tonnerre, les roulements des chars, les hurlements des avions porteurs de bombes et les grondements des missiles et des canons sonnent le glas d’une paix fragile déclinée en armistices éphémères et illusoires.
Le spectre de la guerre s’est à nouveau installé dans le monde.
En 1914, l’écrivain catholique français Léon Bloy, à la mémoire saluée récemment par le pape François, intitulait un passage de son Journal personnel de ces mots lourds de sens : « Au seuil de l’Apocalypse ». Quelques-uns de ces imbéciles stigmatisés par un autre visionnaire, Georges Bernanos, ricanaient en parlant d’exaltation vaine : ils pensaient, comme beaucoup de gens il est vrai, que cette guerre de 14 ne durerait que quelques semaines entre la France et l’Allemagne…
La réalité allait s’avérer autrement plus cruelle, et plus durable. En 2014, par-delà le sacrifice des millions de martyrs du XXe siècle et de ses lendemains immédiats, par-delà les victoires morales et spirituelles admirables d’un Jean-Paul II, d’un Soljénitsyne et d’un Vaclav Havel sur la féroce dialectique de la haine et de la violence, et d’une Mère Teresa sur la pesanteur de l’indifférence matérialiste avorteuse d’espérance, la Grande Faucheuse de la guerre meurtrière, mangeuse d’hommes, a repris sa marche.
Parce qu’aucune victoire humaine n’est définitive, comme le savait le Pape Wojtyla.
Et parce que sans la Parole de Vie et de Paix de l’Évangile, le monde s’enfonce dans une géhenne où il ne comprend pas le message de la Croix, un instrument de supplice, certes, comme le vivent maintenant les derniers chrétiens d’Irak, mais aussi la voie du Salut de cette humanité assumée en Jésus-Christ, mais qui cherche aveuglément son destin dans un horizon en flammes. D.L.
***