La plus grande manifestation de l'histoire de France
Article rédigé par Henri Hude, le 25 mars 2013 La plus grande manifestation de l'histoire de France

Commentaire philosophique de la manifestation du 24 mars 2013 : le peuple français se mobilise contre une entreprise politique à prétention totalitaire. La tentation idéologique de l’omnipotence est souvent la marque des pouvoirs faibles.

Paris vient d’accueillir la plus grande manifestation populaire de toute l’Histoire de France.

Beaucoup pensaient que son ampleur n’égalerait pas la première : c’était une erreur. Cette manifestation du 24 mars 2013 confirme donc et renforce les enseignements de la précédente. Le 13 janvier, nous étions un million, nous avons atteint sans doute le million et demi, la prochaine fois nous reviendrons deux millions. Ne parlons pas des évaluations dérisoires et scandaleuses du pouvoir et du Léviathan médiatique : le Dr Goebbels n’est pas mort. Cette observation nous met au cœur du sujet : le peuple français se trouve en face d’une nouvelle entreprise de type totalitaire. En quoi consiste-t-elle ?

Comme dans toute idéologie, il y a au principe une volonté arbitraire d’indépendance absolue.

L’idéologue des Démons de Dostoïevski en a donné pour toujours la formule achevée : « Je commence avec la liberté absolue et j’aboutis à la dictature parfaite. » C’est la logique de Robespierre. C’est la logique de Lénine. C’est la logique de M. Peillon, c’est celle de Mme Taubira. C’est la logique totalitaire, partout et toujours, qui produit toujours le même résultat, le despotisme, en vertu d’une force des choses. Car il s’agit de transformer un peuple en une communauté de transgression, menée à la baguette par une secte d’idéologues.

Ce que les totalitaires nomment « égalité », ce n’est pas la justice, dont ils se moquent. C’est une religion monstrueuse.

C’est une communion transgressive entre maniaques de la liberté absolue. Cette communion se réalise toujours par une action politique, symbolique et sacramentelle, qui peut être le meurtre d’un monarque ou l’assassinat d’une classe, le renversement d’un autel, la suppression de la propriété privée, ou l’élimination d’une race. Ce pourrait être aussi l’infanticide, ou le suicide, ou le parricide collectif. De notre temps, un « « parti-secte » a décidé l’abolition du couple et de la famille. C’est là son sacrement. C’est là son culte. C’est sa communion, son Egalité. C’est là qu’il jouit et s’adore. Et l’Homme est sa victime.

Le peuple français fait face à une entreprise totalitaire.

Nous n’assistons plus au déroulement d’un jeu politique ordinaire. Le peuple n’est pas même en face d’un coup d’Etat permanent. Il fait face à une entreprise d’usurpation visant à lui imposer une autre Constitution – plus encore, une autre constitution anthropologique. Nous sommes en face d’un pouvoir législatif qui usurpe le pouvoir constituant et qui l’usurpe absolument. Nous sommes en face d’un pouvoir constituant mégalomane et illégitime, qui prétend changer la nature humaine, la manipuler à sa guise, se saisir des esprits, embrigader la jeunesse et réprimer toute dissidence. Nous sommes bien en présence d’une entreprise totalitaire. L’heure est donc à la Résistance, jusqu’à la Libération, et à la Renaissance.

Quelle est la force réelle de l’entreprise totalitaire ? Elle est faible ! Et le peuple est fort !

Le peuple prend de plus en plus conscience de sa force et de sa résolution. Il y avait à Paris le 24 mars une représentation d’une bonne moitié de l’élite française, pour réclamer un pouvoir qui respecte la famille. Et il y aurait pu y avoir en même temps un autre million et demi entre la République et la Bastille, pour réclamer un pouvoir effectivement social, qui défende le travail des Français. Il est probablement inévitable que les deux mouvements finissent par converger contre le totalitarisme nihiliste et l’oligarchie, non seulement en France, mais peu à peu dans toute l’Europe. 

Le pouvoir devrait prendre conscience de son extrême faiblesse.

D’abord, il est complètement « fauché ». Il est à la rue. Il ne vit que d’emprunts. Les banques, l’an dernier, n’ont plus acheté ses bons du trésor. Elles ont été remplacées par l’intervention de fonds souverains asiatiques et moyen-orientaux.

Ensuite, ce pouvoir est sans appui démocratique et populaire. Le système médiatico-partisan est encore monté de telle sorte que le fonctionnement biaisé des institutions lui permet de conserver encore une apparence démocratique. Mais l’opinion publique est clairement consciente du caractère désormais non-représentatif du régime.

Ce pouvoir a perdu le peuple, qui le considère de plus en plus comme impuissant et fantoche. Il est élu pour laisser faire l’argent et laisser mourir le travail. La France est par lui privée de capitaux qui vont égoïstement s’investir là où est possible une inégalité maximale, accroissant aussi maximalement l’inégalité en France. Pour cette raison, le pouvoir a perdu le peuple, les pauvres pullulent, auquel il refuse l’égalité économique et la dignité du droit au travail.

Ce pouvoir va perdre mêmes les fonctionnaires, qu’il va devoir tondre à leur tour, et licencier, pour obéir aux ordres des syndicats d’usuriers et de leurs fondés de pouvoir (OMC, FMI, etc.).

Avant d’en venir là, il va mettre en péril la sécurité de la France, en abaissant follement le niveau de nos forces armées.

Quelle honte que le nom de « socialisme » en soit venu à désigner cela : cette « soif de l’argent qui gangrène le monde » (François, 24/03/2013), et l’individualisme radical égoïste abject.  

Ce pouvoir n’a même pas la force physique entre ses mains. Quel officier de gendarmerie, quel officier de police, commandera de matraquer un peuple non violent, le jour où, par dizaine de milliers, sans violence, sans porter de coup, mais juste en avançant, et en se laissant frapper sans reculer, comme faisaient les Indiens menés par Gandhi, il avancera, déterminé à sauver sa liberté, son travail, sa dignité d'homme et de femme, et franchira les barrières ? 

Le pouvoir voudrait salir le peuple et lui prêter des sentiments de haine ou de discrimination, juste parce qu’il n’a rien à faire de son idéologie.

Mais voilà que le pouvoir se trouve désarmé, en présence d’une amitié naissante et rayonnante entre tous ceux qui, aussi différents soient-ils, ont en commun de refuser la persécution et la normalisation idéologique par des maniaques. Les Français veulent tout simplement demeurer des hommes et des femmes, tels que les a faits la nature, ou tels que les faits Dieu, et tels que la raison leur conseille de demeurer, avec son bon sens si bien partagé.

Le pouvoir est faible parce qu’il cimente contre lui l’unité du peuple. Le peuple découvre avec stupeur que la laïcité aux mains des totalitaires s’est muée en fanatisme idéologique. Ce fanatisme despotique fabrique contre lui une fraternité inconnue de toutes les religions et de toutes les philosophies, autant que de toutes les races. Il ne pourra plus la dissoudre. 

Et maintenant ? - On peut désormais prévoir trois choses :

1. Le Peuple va se déclarer en permanence – ou, en tout cas, en manifestation permanente contre le Totalitarisme et pour la Liberté.

2. Le peuple qui exige du Travail pour tous, et tous les participants de la Manif pour tous, vont un jour se rejoindre et faire Peuple ensemble, contre le totalitarisme libertaire.

3. Les dates des deux prochaines manifestations seront probablement… le 1er mai et le 14 juillet. 

 

Lire la version intégrale du commentaire philosophique d’Henri Hude : 
http://www.henrihude.fr/
 
 

 

Photo : Lmpt