À la veille d'élections importantes, les évêques australiens proposent un Guide de l'électeur ("Election Guidelines"). Ce document répond à des circonstances particulières (sécheresse, population indigène), mais la hiérarchie des critères établie est instructive pour les chrétiens du monde entier : huit points fondamentaux et, toujours, la primauté du bien commun.

En juillet 2008, Sidney accueillera les Journées mondiales de la jeunesse.

[Zenit.org, anglais]. — LES EVEQUES d'Australie encouragent les citoyens à se rendre aux urnes et "d'appliquer le critère du bien commun" à leur choix, au-delà de leurs propres intérêts. Les prélats invitent les catholiques "à prendre au sérieux leurs libertés démocratiques et à s'impliquer dans le processus politique", alors que l'Australie se prépare aux élections parlementaires fédérales du 24 novembre.

Le document des évêques australiens, rendu public la semaine dernière, appelle l'attention des électeurs sur huit points fondamentaux : la vie, la famille, les peuples autochtones [les aborigènes], l'éducation, la santé, l'environnement, les migrants et la paix.

"Le respect de la vie et la promotion de la dignité de la personne soutient tout ce qui doit être humain," écrivent-ils. "Toute vie humaine doit être respectée, en particulier la plus vulnérable, notamment celles de l'enfant à naître, du malade et du vieillard, des handicapés, mais aussi celles des communautés ravagées par la pauvreté, la famine ou la guerre."

Les évêques se félicitent "de la prise de conscience collective de plus en plus grande sur le niveau profondément troublant d'avortements ". Ils notent que le "respect dû à toute vie humaine tout au long de son existence exige également une vigilance constante afin que l'euthanasie et le suicide assisté ne soient jamais légalisés en Australie".

"Les plus graves questions sont soulevées par la création et la destruction délibérée d'embryons humains pour la recherche sur les cellules souche. L'Église catholique n'est pas opposée à la recherche sur les cellules souche. Au contraire, les évêques encouragent fortement les recherches basées sur les cellules souche adulte, comme celles issues du sang de cordon ombilical. D'ailleurs, l'Église soutient cette recherche à travers ses instituts de recherche et centre sociaux, ses hôpitaux universitaires et ses professionnels de santé, " ont-ils ajouté.

Réduire les contraintes

À propos des droits de la famille, les évêques notent qu'"à un moment où la vie de famille est sujette à des contraintes sans précédent, les familles doivent être soutenues de toutes les manières possibles. Seul le mariage naturel entre un homme et une femme doit être légalement reconnu, et une protection appropriée doit être assurée aux droits des enfants. Des aménagements fiscaux et des mesures sociales adaptées devraient être mises en œuvre pour soutenir les familles et réduire les contraintes de toutes sortes qui s'exercent sur elles."

Les évêques pensent que les populations aborigènes (indigenous peoples) devraient être justement représentées au gouvernement, "de telle sorte que les premiers habitants de l'Australie puissent être entendus et que leurs aspirations soient considérées comme une priorité nationale".

Concernant le rôle de l'Église dans l'enseignement des Australiens, les évêques affirment que "les modalités de financement de l'école doivent être justes, ouvertes et transparentes, reflétant exactement les contributions du Commonwealth, des États, des parents et des contributions privées. Il ne devrait y avoir aucun obstacle à l'éducation pour des raisons financières."

De même, les évêques ont insisté sur le fait que chaque personne a le droit à la santé. "Une réforme significative est nécessaire pour s'assurer que les ménages conservent la capacité d'accéder aux soins de base. Sans une telle réforme, impliquant le Commonwealth et les États, l'assurance-maladie ne pourra pas suivre l'augmentation régulière des frais et des honoraires médicaux."

La protection de l'eau

Faisant référence à la sécheresse qui continue de miner l'Australie, les évêques appellent des politiques gouvernementales de sauvegarde des approvisionnements en eau.

À propos des immigrés et des réfugiés, les évêques "croient que tous les demandeurs d'asile, indépendamment de la façon dont ils arrivent en Australie, doivent soumettre leur demande selon les conventions internationales. Ces demandes doivent être traitées aussi rapidement que possible, afin que nul ne subisse de longues périodes de rétention. Ceux qui se trouvent être des réfugiés doivent recevoir des visas permanents leur permettant d'accéder aux services publics et à un emploi, leur assurant la sécurité qu'ils demandent pour construire leur nouvelle vie en Australie."

En conclusion, les prélats australiens invoquent l'urgente nécessité d'œuvrer à la paix mondiale, affirmant que "ce n'est pas la manière de Dieu de s'opposer à la violence par une plus grande violence". "Nous soutenons tous les efforts qui concourent à établir une culture de paix en favorisant les politiques d'aide au développement outre-mer, permettant d'accéder à l'alimentation, à la santé, au logement et à l'éducation."

© Source : Zenit (anglais), avec son aimable autorisation.

Traduction française, Décryptage.

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