Lors de la messe du dimanche des Rameaux, XXVe Journée mondiale de la jeunesse, Benoît XVI s'est adressé aux jeunes leur proposant le juste chemin de Jésus-Christ, montée à la véritable hauteur leur permettant d'être des hommes . Ce n'est pas le chemin facile où l'homme peut aussi descendre vers le bas, la vulgarité et où il peut sombrer dans le marécage du mensonge et de la malhonnêteté.

En route plutôt vers les cimes : le programme est clair, la direction donnée. Rien à craindre d'ailleurs avec pareil premier de cordée :

Jésus marche devant nous, et il se dirige vers le haut. Il nous conduit vers ce qui est grand, pur, il nous conduit vers l'air sain des hauteurs : vers la vie selon la vérité; vers le courage qui ne se laisse pas intimider par la rumeur des opinions dominantes ; vers la patience qui supporte et soutient l'autre. Il conduit vers la disponibilité pour les personnes qui souffrent, pour les laissés-pour-compte ; vers la fidélité qui est du côté de l'autre, lorsque la situation devient difficile. Il conduit vers la disponibilité à apporter de l'aide ; vers la bonté qui ne se laisse pas désarmer, même par l'ingratitude. Il nous conduit vers l'amour - il nous conduit vers Dieu.

Un chemin certes difficile mais exaltant, celui de l'amour vrai qui passe par les bonnes oeuvres . À ce sujet, Benoît XVI explique pourquoi il faut agir bien :

À partir d'une interprétation erronée de saint Paul, s'est développée de façon répétée, au cours de l'histoire et aujourd'hui encore, l'opinion selon laquelle les bonnes oeuvres ne feraient pas partie de l'identité des chrétiens et que, dans tous les cas, elles seraient insignifiantes pour le salut de l'homme. Mais si Paul dit que les oeuvres ne peuvent justifier l'homme, il ne s'oppose pas en cela à l'importance d'agir de façon droite et, s'il parle de la fin de la Loi, il ne déclare pas dépassés et sans importance les Dix Commandements.

Poursuivant son explication, l'auteur de Caritas in veritate, toujours plus soucieux d'un authentique style de vie chrétien, souligne :

Il est important de souligner qu'à travers le terme de "Loi", [Paul] n'entend pas les Dix commandements, mais le style de vie complexe à travers lequel Israël devait se protéger contre les tentations du paganisme. Toutefois, le Christ a apporté Dieu aux païens. Cette forme de distinction ne leur est pas imposée. On leur donne uniquement le Christ comme Loi. Mais cela signifie l'amour pour Dieu et pour le prochain, et tout ce qui en fait partie.

Comme dans un deuxième volet de son discours à la synagogue le 17 janvier dernier, en ce jour de la commémoration de l'acclamation de Jésus, roi d'Israël, le pape inscrit les Commandements dans la Loi nouvelle de l'amour qui se donne :

Les Commandements, qu'il faut lire de façon nouvelle et plus profonde à partir du Christ, appartiennent à cet amour, ces Commandements qui ne sont autres que les règles fondamentales du véritable amour : d'abord, et comme principe fondamental l'adoration de Dieu, le primat de Dieu, qu'expriment les trois premiers Commandements. Ils nous disent : sans Dieu, rien n'aboutit. C'est à partir de la personne de Jésus Christ que nous apprenons qui est ce Dieu et comment il est. Puis suivent la sainteté de la famille (quatrième Commandement), la sainteté de la vie (cinquième Commandement), l'ordre du mariage (sixième Commandement), l'ordre social (septième Commandement) et enfin la nature inviolable de la vérité (huitième Commandement).

On l'a bien compris, en pleine banalisation du dimanche commencée en Europe et particulièrement en France, il n'est sans doute pas inutile de s'entendre dire à nouveau que sans Dieu rien n'aboutit . Le pape ne conclut-il pas son homélie en constatant que tout cela est aujourd'hui de la plus grande actualité ? H.B.

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