Dominique Reynié : "Nous avons rendu la France particulièrement attractive pour les migrants"

Source [Marianne] : Dominique Reynié, directeur de la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol), nous a présenté les conclusions de sa note sur la façon dont la France pourrait s'inspirer des politiques migratoires des différents États européens. Il faut faire de l’immigration le sujet d’un débat public éclairé et appuyé sur des chiffres clairs, argumente-t-il.

Dans le sillage de sa note sur la politique d'immigration danoise, la Fondapol vient de faire paraître en ce début du mois de mars 2023 une analyse comparée sur la stratégie migratoire des différents États européens. Dans Immigration : comment font les États européens, le think tank libéral, progressiste et européen, pointant le défaut de « vision stratégique de la France » en la matière, établit une liste de mesures prises par d'autres États européens dont notre pays pourrait s'inspirer. Il milite pour une transparence sur les chiffres de l'immigration, essentielle à un débat éclairé qui ne soit plus prisonnier des outrances d'une part et de l'aveuglement militant de l'autre.

Marianne : « Après avoir réalisé un tour d’Europe des politiques nationales d’immigration, au terme de cette étude, il est clair que la France n’a pas su se doter d’une vision stratégique en la matière. » À quoi cela est-il dû, selon vous ? Au fait que « nous ne sommes pas aujourd’hui en mesure de dire précisément quels intérêts nous avons à l’immigration, quelles sont nos préférences, quels sont nos objectifs » ?

Dominique Reynié : L’une des grandes raisons tient à une sorte de révolution culturelle au sein de nos élites, visible à partir des décennies 1980, lorsque le sentiment humanitaire a pris le pas sur le jugement politique, lequel suppose de décider du point de vue de l’intérêt d’État. C’est pourquoi nous n’avons pas de vraie politique d’immigration et que nous lui avons substitué une politique d’accueil. Nos élites se sont abandonnées à une culture compassionnelle, en se plaçant du point de vue des migrants et de non de la population d’accueil.

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