Médecins étrangers : comme si on avait attendu le projet de loi immigration…

Source [Boulevard Voltaire] : Le projet de loi « immigration et intégration » prévoit une carte de séjour spécifique, dont Le Monde nous apprend qu’au titre des « métiers en tension », elle pourra bénéficier aux médecins étrangers. 

Même si Médiapart voit là une manœuvre à « faire le tri entre les bons et les mauvais étrangers », c’est surtout une bonne illustration de la maxime du prince Salina dans le Guépard, « il faut que tout change pour que rien ne change ».

D’abord parce qu’il y a trente ans que la reconnaissance mutuelle des diplômes permet aux praticiens de l’Union européenne de circuler librement.

Ensuite parce que quiconque a eu la triste obligation d’aller à l’hôpital, a pu constater depuis bien longtemps qu’il y était souvent pris en charge par de sympathiques "PADHUE" (praticien à diplômes hors Union européenne), souvent compétents mais statutairement sous-payés, ce qui fait bien l’affaire des hôpitaux.

Que leur apporterait ce nouveau titre de séjour, que la bureaucratie nous annonce d’ailleurs avec un humour oxymorique involontaire, « pluriannuel » et d’une durée « maximale de treize mois renouvelable une fois » ? (Et ensuite, l’OQTF ? Bizarre...)

Majoritairement issus d’Afrique francophone, Algérie en tête, et un peu du Moyen-Orient, ces médecins sont généralement venus apprendre une spécialité non enseignée dans leur pays d’origine. Puis, une fois qualifiés dans cette spécialité et après "une présence durable en établissement de santé", il peuvent demander à bénéficier d'une autorisation de plein exercice, en hôpital comme dans le privé. Malgré des changements de règles fréquents et en forme de tango argentin, les résultats de ces demandes finissent par s’approcher globalement de ceux du baccalauréat...

Mais il y a peu de chances que les PAHUE s’installent en libéral en assez grand nombre dans la France périphérique pour y repeupler les fameux déserts médicaux, tant la sécurité du salariat leur semble préférable. À l’instar de la majorité (féminine) des carabins français, pour qui la médecine devient peu à peu le deuxième salaire du couple.

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