Une sobriété qui s’appelle famine

Source [Contrepoints] : La sobriété à laquelle il est fait ici référence en est une autre forme, qu’on appelait jadis pénurie il y a un ou deux siècles en Europe de l’Ouest et socialisme soviétique il y a quelques décennies en Europe de l’Est.

Pour paraphraser un petit poulet un peu trop gonflé de sa propre importance, « l’abondance, c’est fini ». Apparemment, il va falloir tenir compte d’une réalité de terrain quelque peu bousculée : lorsqu’on regarde certains indicateurs avancés, on se rend compte qu’effectivement la sobriété va s’abattre sur le monde plus ou moins mollement selon les régions.

Bien évidemment, il n’est ici pas question de cette sobriété ridicule qui nous est actuellement marketée (pour faire du bon français) par les frétillantes équipes communicantes de l’Élysée : cette sobriété qui consiste à se déplacer avec parcimonie, à réduire son chauffage de quelques degrés et à mettre un pull à col roulé en cachemire assorti à des chaussettes épaisses mais élégantes ou à réduire l’utilisation de sa voiture de fonction n’est qu’une nouvelle forme de mépris de classe que la caste jacassante inflige au reste du peuple avec la morgue qui fait maintenant sa marque de fabrique.

Non, la sobriété à laquelle il est fait ici référence en est une autre forme, le parfum « non consenti », qu’on appelait jadis pénurie il y a un ou deux siècles en Europe de l’Ouest et socialisme soviétique il y a quelques décennies en Europe de l’Est, celle où les rayons des magasins se vident, celle où l’on doit commencer à faire des queues et perdre son temps en paperasserie administrative pour toucher des coupons et autres tickets de rationnements ou ces chèques-brioches distribués par un pouvoir en manque de pain. Tickets, temps perdu, paperasserie et rayonnages vides sont autant de marques du collectivisme appliqué avec aveuglement et c’est exactement ce vers quoi nous nous dirigeons plus ou moins consciemment.

Retrouver l'intégralité de l'article en cliquant ici