Jean-Paul Oury : « Il est trop tôt pour enterrer le « grétatisme » ! »

Source [Boulevard Voltaire] : Greta Thunberg publie un livre, Le Grand Livre du climat, et revient sur la scène publique. Mais le contexte de la crise énergétique est passé par là. L’activiste se dit désormais favorable au maintien des centrales nucléaires allemandes. La nouvelle Greta se soumet-elle à la science ?

Jean-Paul Oury. Il est particulièrement complexe de s’y retrouver, dans les déclarations de cette nouvelle Pythie qui s’est fait connaître en appelant à une grève des cours (rejet de la civilisation du savoir), puis en plaidant pour la science, puis en appelant à fermer les centrales à charbon allemandes tout en disant qu’il ne fallait pas de nucléaire… Il y a trois mois, elle chargeait encore la Commission européenne parce que celle-ci avait mis le nucléaire dans sa taxonomie… Et il y a dix jours, elle soutenait le nucléaire allemand par défaut… J’ai écrit une tribune dans Le Figaro à ce sujet pour me réjouir de ce retour à la raison même si, comme je le précise, ce n’est pas une adhésion sans réserves à la technologie.

Il est donc trop tôt pour enterrer le « grétatisme », ce mouvement qui, selon nous, illustre un double changement de paradigme : tout d’abord, le sacrifice de la science prométhéenne sur l’autel de l’écologisme et la promotion du made in nature, cheval de Troie de la décroissance (voir, à ce sujet, Greta a tué Einstein).

Ensuite, cette idéologie (l’écologisme) s’étant diffusée pleinement dans la société, nous assistons à la récupération par la politique de la science pour l’utiliser comme un prétexte pour établir en son nom de nouvelles lois. En clair, on abandonne petit à petit la « science des ingénieurs » pour la « science des législateurs ». Il ne s’agit plus de repousser les normes que nous impose la nature et de libérer l’humanité mais de créer de nouvelles normes pour la contrôler. J’explique tout cela dans Greta a ressuscité Einstein.

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