Mathieu Bock-Côté analyse le phénomène Top Gun Maverick

Source [Le Journal de Montréal] : Samedi dernier, j’ai enfin trouvé le temps d’aller voir Top Gun – Maverick – autrement dit, la suite de Top Gun, qui remonte à 1986. 

J’ai adoré. D’ailleurs, le film connaît un immense succès.

Pour certains critiques, l’explication tient en un mot : nostalgie.

Héros

Et bien évidemment, le film joue sur cette corde. Les clins d’œil se multiplient. À 35 ans de distance, les scènes s’entrecroisent, et rappellent pour les hommes et les femmes de ma génération les enthousiasmes de notre enfance. Mais si Top Gun cartonne, c’est aussi parce qu’il entre en collision frontale avec notre époque tristement délirante.

Non pas de manière militante. Top Gun n’est pas un film idéologique. Mais les valeurs qu’il met de l’avant nous rappellent qu’un autre monde est possible. Dans ce monde, on valorise l’aventure, le courage, la camaraderie. Un pilote de chasse n’est-il pas un chevalier du ciel ? C’est à tout le moins le symbole qu’il réveille. C’est un monde d’amitiés rudes, qui se nouent à travers les épreuves partagées. Un monde où un homme est encore en droit de courtiser sa belle en cherchant à l’impressionner, car c’est ainsi, depuis la nuit des temps, que les hommes courtisent les femmes.

Dans ce monde, on rappelle que malgré les progrès technologiques, l’être humain sera toujours plus fort que la machine.

On me pardonnera ce gros mot, mais Top Gun met en valeur la masculinité, la virilité même, sans laisser croire un instant qu’elle est toxique. Pour une fois, on ne traite pas l’homme comme une vile créature à déconstruire, à rééduquer, comme une moitié dégradée de l’humanité. 

Si je parle de ces valeurs, c’est que nous vivons dans un monde d’antivaleurs. 

Nous ne croyons plus à l’héroïsme, nous sommes étrangers à la camaraderie féconde qui naît des combats menés en commun, nous ne savons plus ce qu’est un homme, non plus que ce qu’est une femme, et nous nous faisons même une fierté de l’ignorer, au nom des identités fluides. 

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