Le pouvoir doit installer la proportionnelle. Vite !

Source [Boulevard Voltaire] : Les élections législatives de ce dimanche 12 juin débouchent sur un paysage parlementaire inacceptable pour l’ensemble des électeurs de droite de ce pays et lourd de menaces pour la suite. Inacceptable car le RN, en dépit des meetings monstres d’Éric Zemmour, de son talent oratoire et de l’immense espoir qu’il a suscité, notamment chez les jeunes, reste le premier parti de droite en France. Il l’est même plus que jamais. Certes, son score national (18,7 %) s’est tassé par rapport au premier tour de la présidentielle. Certes, on ne prête à ce jour au RN que 15 à 35 députés (OpinionWay) dimanche prochain, à l’issue du second tour. Et c’est bien peu pour relever la France détruite par ceux qui se succèdent au pouvoir depuis des décennies. Le Rassemblement national participera à 208 duels de deuxième tour, dont 106 face au parti présidentiel et 60, très intéressants, face à la NUPES.

Il aura manqué à Marine Le Pen cette alliance avant le premier tour avec Reconquête, qui n’obtient pas d’élus mais a fédéré 4 % des voix au national : un électorat qui eût été très précieux pour aider le parti à la flamme à passer le cap du deuxième tour dans de nombreuses circonscriptions. Car le résultat des législatives pose une fois de plus la question de la représentativité du camp patriote. Comment accepter que les 4,2 millions d’électeurs d’un parti qui a obtenu plus de 40 % des suffrages au second tour de l’élection présidentielle ne soit représenté que par 15 à 35 députés sur 577, soit 6 % au mieux de la représentation nationale ? Marine Le Pen peut stigmatiser « un système électoral sclérosé et à bout de souffle » : le problème de représentativité est patent.

Ce système inacceptable par les Français est aussi lourd de menaces envers une société fragile. Car les effets se vérifieront très vite. Cette élection « volée » accroîtra encore le désespoir de ceux que le pouvoir, depuis trente ans, prive de tout, à commencer par la moindre influence sur le destin de leur patrie ? Ils ont le sentiment que le match se joue ailleurs, sans eux, et ils n’ont pas tort. Ils ont la conviction d’une injustice, comme ceux que la France a abandonnés. Ils ont acquis la conviction de l’inutilité de leur vote puisque l’Europe, l’immigration, le délitement de la France sont inéluctables, leur dit-on. Et que, quels que soient les résultats des scrutins qui se succèdent, leur voix ne pèse pas : pas ou peu d’élus, toute alliance interdite. Une forme de confinement électoral. Comment ne seraient-ils pas tentés par l’abstention ? Parmi eux, de nombreux jeunes qui auraient pu voter pour la première fois aux législatives se sont occupés d’autre chose.

Car si le vote n’a plus d’influence sur le destin de la patrie, il faut trouver d’autres moyens, diront nos abstentionnistes. Ces moyens risquent à tout moment de devenir radicaux et violents, lorsque des citoyens acculés sont prêts à tout. Encore une fois, le pouvoir pleurnichera, déploiera tout le mépris dont il est capable, les traitera de tous les noms. Jusqu’à quand ? Jusqu’où ?

Il s’agit d’une tromperie. Les Français n’ont pas basculé à gauche, loin s’en faut. Avec 26 % des voix, la gauche unie enregistre même un score très bas dans l’histoire de la Ve République. Le Président en place, réélu avec 58 % des suffrages, a été désavoué par un recul historique des voix en sa faveur, à tel point que la majorité absolue ne lui est plus acquise.

Le leader de la NUPES a vendu aux électeurs un Premier ministre et le rêve d’une majorité à l’Assemblée. Fausse promesse : ils le savent, désormais, ni l’un ni l’autre n’arriveront, mais le but est atteint. LFI seul va passer de 17 élus à un bataillon d’une centaine de députés. Le groupe encaissera les revenus qui vont avec, soit un peu plus de 37.000 euros par député et par an. LFI va faire fortune.

 

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