La droite en France reste la plus bête du monde

Source [Boulevard Voltaire] : On se gausse, on s’indigne. On parle de plat de lentilles et d’âme vendue (on apprend donc, au passage, que la gauche croit à l'existence de l’âme). On méprise Olivier Faure d’avoir tout accepté, tout avalé - la retraite à 60 ans, la VIe République et tout le reste. On en appelle, outré, aux mânes de Mendès France, comme Carole Delga - « La morale en politique interdit que stratégie et convictions divergent, fût-ce pour des motifs d’opportunité transitoire. C’est ce que j’appelle la vérité. » Ou bien, on crie, comme Gilles Le Gendre, « à l’OPA de La France insoumise sur le Parti socialiste ». On appelle cela « la seconde mort de François Mitterrand ». Et même « un héritage bafoué » et « un blasphème » - rien que ça -, oubliant qu’en son temps, dans son gouvernement, ledit François Mitterrand avait fait un bout de chemin avec les communistes.

Aurélien Taché renvoie, du reste, assez finement Gilles Le Gendre dans ses buts : « Mitterrand n’aurait jamais voulu que son héritage soit défendu par les giscardiens. C’est au contraire les jalons d’un nouvel Épinay qui sont en train d’être posés. »

Bref, le PS outragé, le PS brisé, le PS martyrisé, mais le PS libéré… de la perspective d’une mort certaine. La gauche s’allie avec l’extrême gauche. Pourquoi s’étonner ? Elles partagent un substantif commun, et c’est la seule alternative pour ne pas basculer dans le grand trou noir du Jyfoutou, qui n’est pas un volcan japonais mais un parti politique hégémonique qui, pour carburer, fait feu de tout bois et de tout le monde : La République en marche.

Faire allégeance à LFI ou finir en petit tas de cendres, le PS a choisi. Dès le 13 septembre 2020, dans en entretien accordé au JDD, Olivier Faure avait d’ailleurs exhorté les forces de gauche à se réunir pour les échéances électorales à venir. Sinon, avait-il prédit, « nous serons la gauche la plus bête du monde ».

Les négociations ne sont pas terminées. Le PS, faisant sa mijaurée, a suspendu la négociation. Pour avoir des garanties. Il ne veut pas donner l'impression d'être tombé trop facilement dans les bras de LFI. Qu'à cela ne tienne, on sait que cela aboutira.

Et si, faisant fi des cris d'orfraie, le PS avait raison… et LR avait tort ? Car LR, parti miroir du PS, comme lui en perdition faute de crédibilité et d’idées, pourrait avoir la même démarche de rapprochement, appuyée sur la même logique sémantique fondatrice, dans l’idée d’éviter les mêmes écueils : être absorbé par LREM ou finir de sombrer dans le naufrage, seul et minuscule, telle une bernique accrochée au mât du radeau de la Méduse.

Dans « extrême droite », il y a « droite ». On pourrait convenir, comme à gauche, de se mettre d’accord sur quelques points essentiels : l’immigration, l’insécurité, le wokisme, la pression fiscale… et choisir d’éviter, dans un premier temps, les sujets qui fâchent, ces drapeaux blancs modernes du comte de Chambord. Ce sont peu ou prou les mêmes qui séparent PS et LFI : l’Europe et la retraite à 60 ans. Sur ce dernier sujet, du reste, et afin de sauver (s’il est encore temps) la retraite par répartition, on pourrait tomber d’accord sur un plan Marshall de la natalité. Car sans enfants, ce n’est pas la retraite à 65 ans, qui nous attend, mais à 80 ans.

 

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