Vous souvenez-vous de la chanson tendrement mélancolique du regretté Georges Brassens : pauvre Martin, pauvre misère ! Nous pouvons maintenant fredonner : pauvres LR, pauvre misère ! Avec joie ?

Faut-il, peu chrétiennement, se réjouir de cette misère ? Oui, sans doute…et le pape François va me taper sur les doigts. Tant pis, assumons, en reprenant les choses dans le bon ordre.

Lorsque Chirac devient président de la République après quatorze ans de mitterrandisme, la France conservatrice trépigne de joie : elle a enfin trouvé son homme, qui va pouvoir s’appuyer sur un parti souverainiste, le RPR. En fait d’homme providentiel, notre Jacquot national, en véritable roi fainéant, laissera la France dégringoler en prenant toutes les mesures qu’il ne fallait pas prendre, en dépeçant par exemple notre cher vieux pays au profit d’une Union européenne technocratique déconnectée, ou en acceptant les yeux fermés l’abandon si symbolique et si anti-économique de notre monnaie nationale.

Surgit alors, tel un diable sortant de sa boite, un Nicolas Sarkozy, qui a transformé le RPR en UMP, et se fait élire en 2007 pour casser mai 68, pour karchériser la gauche, pour être un véritable homme de droite. À peine élu, il se rapproche de la gauche à la vitesse du TGV et la France sort lessivée de son quinquennat pour s’abandonner, en 2012, aux joies d’un hollandisme débilitant. Emmanuel Macron émerge brutalement en 2016-2017, fait les yeux doux aux électeurs de droite, enserre dans son filet le parti les Républicains et déconstruit vigoureusement la France pendant cinq ans, sans aucune opposition claire et nette de ce fameux parti les Républicains, censé représenter l’opposition de droite, mais qui ne s’oppose à peu près sur rien.

Arrive l’élection de 2022, mais cette fois-là, les Français ont compris que le parti Les Républicains est un danger absolu pour la France, puisqu’il dit tout et le contraire de tout, et s’avère donc être totalement illisible. Preuve en est qu’il élit pour le représenter à la présidentielle la plus exceptionnelle girouette que l’on puisse imaginer, Valérie dite la Traîtresse, qui affirme incarner la France conservatrice alors qu’elle fait en même temps les yeux de Chimène aux macronistes, voir même aux islamo gauchiste, il ne faut rien se refuser, pour finalement appeler ses maigres bataillons d’électeurs à voter Macron dans quelques jours…Décidément, Valérie ose tout !

Ce que le parti les Républicains, désormais moribond, aurait dû comprendre depuis un quart de siècle, c’est que lorsque l’on ment pendant 25 ans, la probabilité que vos interlocuteurs s’en rendent enfin compte est très grande. Les Républicains sont donc cliniquement morts : puissent-ils ne pas se réanimer…et puissent ses partisans rejoindre tous ceux qui veulent vraiment, non se sauver eux-mêmes, mais tout simplement sauver la France.

 

François Billot de Lochner,

Président de Liberté politique