Plan de relance : pourquoi l’État n’y arrivera pas

Source [Contrepoints] Plutôt que de se prétendre chef d’orchestre sans savoir jouer de la musique ni lire une partition, l’État ferait mieux de supprimer les obstacles qu’il impose déjà à la bonne marche de l’économie française.

Après la chute symbolique du mur de Berlin et l’échec tragique des grandes économies planifiées du XXe siècle (la Chine et l’Union soviétique), on aurait pu penser que les leçons de l’histoire contemporaine auraient atteint les plus hautes sphères de la haute administration française.

On a même failli le croire en 2006, quand le Commissariat au Plan a été supprimé après quelques 60 ans d’existence. Les dernières annonces sur sa résurrection semblent finalement indiquer le contraire.

Peu importe que le gouvernement français actuel ait encore récemment montré son incompétence en matière d’organisation – en l’occurrence de l’approvisionnement d’un produit simple comme les masques sanitaires – il se prévaut désormais de pouvoir coordonner l’économie dans son ensemble et de prendre sur lui de diriger sa relance.

Le fait de s’entêter autant dans l’erreur – voire de surenchérir aveuglément – n’est pas un luxe que les entreprises privées peuvent se permettre. C’est sûrement pour cela qu’elles s’adaptent mieux et plus vite que les gouvernements aux changements rapides de leur environnement.

Nul besoin d’être économiste pour observer que chaque jour, des milliers de produits fabriqués par des centaines de producteurs arrivent sur les marchés et sur les étagères des magasins de nos quartiers. Ces producteurs ne se concertent pas, ne sont pas au courant de leurs plans respectifs et ne se parlent même pas.

Comment savent-ils ce que veulent les consommateurs, où acheminer leurs produits, en quelle quantité et à quel prix ? Cette prouesse constante émerveille certains et en dérange d’autres qui croient nécessaire de devoir tout coordonner à partir d’un grand plan général.

Force est de constater que la pénurie est rare dans les économies développées et intégrées au marché mondial. Elle demeure principalement accidentelle, par exemple dans le cas de mauvaises récoltes ou de catastrophes naturelles.

Sinon, quand la demande pour un produit s’intensifie, son prix augmente à court terme, envoyant ainsi un signal à ses producteurs d’augmenter leur volume afin de satisfaire cette nouvelle demande, ce qui fait alors baisser le prix du produit.

De la même manière, quand leurs stocks s’écoulent plus lentement que prévu, les producteurs comprennent qu’ils devront bientôt baisser les prix de leurs produits et ralentir leur cadence de production. Ces effets de balancier, ces ajustements concernent chaque jour des dizaines de produits.

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