La pandémie de coronavirus, avec sa cohorte de mesures ineptes, aura au moins eu un mérite, elle a permis à un certain nombre de cerveaux surmenés de nos politiciens de connecter deux neurones ensemble et de réaliser quelques vérités simples et de bon sens : il vaut mieux produire chez soi ce dont on a besoin plutôt que de l’importer de chez les autres ; quand on voyage à l’étranger, on permet au virus de se déplacer plus facilement ; si la maladie peut sortir, il y a des chances qu’elle puisse entrer, et qu’un petit contrôle des entrées et des sorties sur notre sol faciliterait peut-être la maîtrise de l’épidémie.

Tous ces constats simples et efficaces peuvent se résumer en un mot : frontières.

Oui, les frontières existent, et même, elles sont utiles. Voilà plus de soixante-dix ans que les politiciens de droite et de gauche, à Paris, Bruxelles ou Berlin, s’efforcent de les abaisser, de les battre en brèche, de les détruire purement et simplement, mais le réel finit toujours par les rattraper.

Emmanuel Macron et Jean Castex, pourtant chantres du laissez-passer, vont de révélation intérieure en révélation intérieure. Il y a quelques semaines, le Président a fini par concéder qu’il pouvait y avoir un lien entre immigration et terrorisme, et a proposé un renforcement de la police des frontières, intuition qui avait conduit il y a peu les courageux identitaires devant les tribunaux. Cela dit, dans un « en même temps » bien classique, il a expliqué que ses frontières, à lui, étaient celles de l’Europe. Il y a quelques jours, ce fut au tour du Premier ministre de réaliser qu’il pouvait être utile d’avoir des postes-frontières, pour contrôler les inconscients pris de l’envie anti-sanitaire d’aller faire du ski à l’étranger et les isoler. Rétablir les frontières pour cela, il fallait oser…

En réalité, nos deux lascars sont totalement déconnectés d’une pensée politique globale raisonnable qui prônerait, enfin, la maîtrise du territoire national dans l’intérêt du pays. Notre chef d’Etat et notre chef de gouvernement ne comprennent rien à la réalité des choses, et ne sont pas prêts de changer leur logiciel. Et cela pour notre plus grand malheur, car les Français se transforment en cobayes de leurs expériences, guidées par l’amateurisme et l’inconscience, sur fond d’idéologie mondialiste.

Finalement, la prise de conscience est plus rapide et plus nette chez un certain nombre de personnalités inattendues. Ainsi François Ruffin, député La France Insoumise de la Somme, a mis le feu aux poudres dans son parti en osant déclarer : «Je suis favorable aux retours des frontières, sur : capitaux, marchandises et personnes. Et aussi pour les Européens du Nord qui vont voyager partout dans le monde […] Il faut poser des limites à la circulation tous azimuts des personnes.» Et peu après, il a ajouté : «Les frontières ne sont pas quelque chose de négatif, elles permettent de se construire.» De son côté Arnaud Montebourg, qui fait entendre depuis de longs mois une petite musique néo-souverainiste, ne dit pas autre chose en martelant que « la France doit passer avant l’Europe », ce qui implique un retour aux frontières nationales. Évidemment, quand le Rassemblement national tient ce type de propos, il est instantanément cloué au pilori. Mais à l’épreuve des faits, d’autres personnalités lui emboîtent le pas : la frontière n’est donc pas morte, et c’est une bonne nouvelle. Nous espérons que ce thème sera enfin traité à sa juste valeur par l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle de 2022. C’est assez simple : c’est une question de vie ou de mort !

François Billot de Lochner