La crise des retraites, fruit de la désindustrialisation

Seule la création d’emplois peut financer durablement nos retraites. La véritable cause des déséquilibres de notre système de retraite, c'est la désindustrialisation massive de notre pays.

Depuis plus de vingt ans, les réformes des retraites s’enchaînent en vain. Les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de durcir les conditions pour bénéficier d’une pension digne après une vie de travail. Nos compatriotes, conscients des changements démographiques de notre société et de l’allongement de la durée de la vie, ont accepté de faire les efforts nécessaires pour sauver la solidarité entre les générations. Candidat à la présidence, Emmanuel Macron avait d’ailleurs reconnu que ces sacrifices avaient sauvé le système par répartition. 

Pourtant, ce même Emmanuel Macron impose une énième réforme qui, sous le faux prétexte de créer un régime universel, aboutit en réalité à décaler à 64 ans le vrai âge de départ à la retraite, renommé ”âge pivot” et à baisser drastiquement les pensions en ne retenant plus les vingt-cinq meilleures années de salaire pour les salariés du privé et les six derniers mois pour les fonctionnaires. 

Pourquoi les Françaises et les Français devraient-ils consentir à de nouveaux sacrifices après autant de réformes qu’aucun changement démographique majeur ne justifie? Le taux de natalité est stable sur le long terme tandis que l’augmentation de l’espérance de vie a nettement ralenti. 

En réalité, la réforme actuelle du gouvernement comme les précédentes ne peut qu’échouer car elle refuse de traiter la cause essentielle des déséquilibres du système de retraite: la désindustrialisation massive de notre pays qui a conduit, ces dix dernières années, à la destruction de plus de 500.000 emplois à forte valeur ajoutée. 

Ces 500.000 emplois représenteraient au minimum 5 milliards d’euros de cotisation retraite chaque année. Chaque emploi industriel induisant la création de 1,5 à 3 autres emplois, la création potentielle de richesse et des cotisations est considérable. 

Autrement dit, la destruction de ces emplois depuis dix ans a représenté un manque à gagner de plusieurs dizaines de milliards d’euros pour nos caisses de retraite, sans compter les autres ressources fiscales et les économies d’indemnisation du chômage qui pourraient équilibrer les comptes sociaux. Il faudrait ajouter également les 900 millions d’euros de cotisation retraite que représenteraient le paiement des cotisations retraite par les travailleurs étrangers détachés. 

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