Les déboires de Nathalie Loiseau au Parlement européen

Source [Libération] Après un point de presse «off» relaté par «le Soir», au cours duquel elle aurait dézingué ses alliés du groupe libéral, la cheffe de file macroniste embarrasse sérieusement ses colistiers.

Nathalie Loiseau, dont la campagne européenne a déjà été laborieuse, est devenue un sérieux handicap pour Emmanuel Macron à l’heure où se joue la délicate répartition des postes au sein des institutions communautaires. La tête de liste LREM a réussi l’exploit de se mettre à dos l’ensemble de ses partenaires du groupe libéral (ADLE), qu’elle entend pourtant présider, et à faire hurler de rire l’ensemble du Parlement. Bref, c’est un beau suicide politique.

Tout commence le 5 juin. L’un des communicants venus de Paris dont Loiseau aime s’entourer organise un point de presse «off», c’est-à-dire dont les propos ne peuvent être attribués, avec une partie de la presse française (Libération et les Echos, entre autres, n’ont pas été invités). Durant une petite heure, l’ancienne ministre déléguée aux Affaires européennes se lâche devant des journalistes médusés. Avec arrogance, Nathalie Loiseau affiche tout son mépris à l’égard des dirigeants européens et de la plupart de ses collègues. Le président du groupe libéral, le Belge Guy Verhofstadt, qui la soutient pourtant pour lui succéder, a des «frustrations rentrées». Sophie in’t Veld, l’expérimentée députée néerlandaise qui vise aussi la présidence de l’ADLE, «a perdu toutes les batailles qu’elle a menées». Autre candidat, le Suédois Fredrick Federley est un homme au service de la droite teutonne. Et l’Allemand Manfred Weber, candidat conservateur à la présidence de la Commission ? Un «ectoplasme» qui «n’a jamais rien réussi». L’eurodéputé LREM Jean Arthuis, qui se démène pour agrandir le groupe sans rien demander en échange, un «homme aigri». Etc., etc.

Garance Pineau, la «madame Europe» du parti présidentiel, qui assiste abasourdie à ce grand déballage, envoie alors un message depuis son portable, manifestement à destination de la députée dont le téléphone sonne aussitôt. Après avoir consulté sa messagerie, Nathalie Loiseau prend la peine de préciser que tout ce qu’elle dit n’engage pas Emmanuel Macron…

Durant sa prestation, la tête de liste LREM ne livre aucune information utilisable : rien sur le changement de nom du groupe réclamé par les Français, le mot «libéral» passant mal en France («Génération Europe» ? «Alliance des citoyens pour l’Union» ?), rien sur les ambitions françaises, rien sur la future plateforme.

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