La Vierge Marie n’est pas le personnage qu’auraient un peu en commun l’islam et le christianisme

L'abbé Pagès s'élève contre cette erreur qui se diffuse.

"[...] Il est vrai que dans le Coran celle qui passe pour être la Vierge Marie (Coran 21.91), Myriam, est désignée par son nom, et même préférée à toutes les femmes (Coran 3.42), mais ce privilège est bien vite relativisé par la remarque qu’elle n’est qu’une fille (Coran 3.36. Cf. 4.117 ; 21.22 ; 37.150 ; 52.39). La misogynie talmudique exprimée chaque matin par tout juif pieux remerciant Dieu de ne pas l’avoir créé femme, n’est pas loin. Il faut bien voir que venant APRÈS le christianisme, l’islam ne pouvait faire comme si Jésus et Marie n’avaient pas existé, tant ils étaient universellement connus et aimés, aussi, en bon Antichrist (1 Jn 2.22), l’islam s’est-il ingénié à les défigurer pour les rendre méconnaissables. C’est ainsi que la conception de Issa est décrite alors que Myriam a fui la compagnie des siens pour se rendre en un endroit isolé, à l’abri donc des regards indiscrets, comportement incompréhensible qui, aujourd’hui encore, dans les milieux musulmans, expose une femme aux agressions, au viol, à l’homicide, et en tout cas à la mauvaise réputation. Voilà donc comment le Coran présente la Mère du Messie… Et c’est alors que lui apparaît l’esprit d’Allah sous la forme d’un homme parfait (Coran 19.17), qui s’empresse de confesser qu’il n’est pas Dieu, mais seulement son envoyé, pour lui donner un enfant (Coran 19.19). Autrement dit : Myriam apprend que la volonté d’Allah est qu’elle devienne enceinte, et ce de par son envoyé, qui, homme parfait, n’est donc certainement pas un eunuque. Aux avances de celui qu’elle voit comme un homme, puisqu’il se présente comme tel, la Marie coranique ne se défend pas d’être déjà accordée en mariage. Elle se contente de lui répondre qu’aucun homme ne l’a jamais touchée et qu’elle n’est pas une prostituée (Coran 19.20). Propos aussi incongrus que peu décents. Que le Coran plus loin dise que Myriam était restée vierge… avant la conception du Messie (Coran 66.12), ne dit pas qu’elle l’est restée pendant et ensuite. Qu’Allah dise plus loin (Coran 21.91) qu’il a conçu Issa en insufflant en Marie un souffle de vie, ne dit rien de particulier, puisque c’est ce qu’il fait pour la conception de tout être vivant… Bref, n’est-il pas piquant de voir l’islam refuser l’Incarnation de Dieu, mais ne pouvoir s’empêcher d’en confesser la nécessité, en imaginant l’Esprit de Dieu apparaître sous la forme d’un homme ?

Comme il ne saurait en être autrement pour le Jésus haï du judaïsme, la conception de Issa se déroule dans une situation qui déshonore sa mère. En effet, l’idée d’une conception charnelle du Messie est corroborée non seulement par le fait que l’islam, comme le judaïsme, ne connaît d’amour que charnel, ― pour lui la virginité consacrée n’est pas un choix de vie possible (Coran 24.32), y compris donc pour la Mère du Messie ― mais encore parce qu’Il ne convient pas à Allah de se donner un fils (Coran 19.92,35 ; 2.116 ; 4.171 ; 10.68 ; 23.91 ; 39.4 ; 43.81). Si donc il ne convient pas à Allah de se donner un fils, c’est qu’Issa n’a pas été engendré par Allah, et si Issa n’a pas été engendré par Allah, c’est donc qu’il a été engendré par quelqu’un d’autre, et par qui, sinon par cet homme qu’a vu Myriam ? Pourquoi Allah a-t-il voulu que Myriam voit un homme et non pas l’Archange Gabriel ? Le Coran confirme encore l’idée de la conception charnelle du Messie lorsqu’il l’identifie à celle d’Adam (Coran 3.59), pour la création duquel Allah a eu besoin de sperme (Coran 16.4) ! Si l’histoire ne dit pas d’où venait le sperme dont Allah a eu besoin pour créer… le premier homme, elle prouve bien cependant que pour l’islam, aucune conception ne peut se faire sans… sperme.

Pour échapper aux problèmes soulevés par le récit de la conception de Issa, l’exégèse musulmane présente un autre texte, celui des anges annonçant à Myriam sa grossesse (Coran 3.42-47), en sorte que l’esprit d’Allah chargé de donner un fils à Myriam ne serait ni Dieu ni homme, mais des anges. Cette explication pose néanmoins de nouveaux problèmes, car, si l’esprit d’Allah est plusieurs anges, qu’est-ce que l’esprit d’Allah, et qu’est-ce qu’un ange (Coran 70.4 ; 78.38 ; 97.4) ? Et quel rapport y a-t-il entre l’esprit d’Allah et le démon, qui est précisément « Légion (Mc 5.2-9) » ?  

Mais voilà qu’Issa, pas plutôt né, parle déjà. Et pour dire quoi ? Pour enseigner à sa mère le mensonge ! En effet, afin de donner une justification acceptable de son absence, il l’invite à dire qu’elle s’était retirée au désert pour y jeûner en l’honneur d’Allah (Coran 19.26). Le Coran révèle ainsi d’une part son ignorance du mystère de Jésus, qui, s’Il avait fait des miracles dès Son enfance, aurait compromis Sa mission (Mc 1.34, 43-44 ; 5.43, 7.36 ; 1 Co 2.8), et d’autre part la calomnie talmudique de la Vierge Marie, car si Myriam doit mentir pour expliquer son absence, c’est donc que celle-ci n’était pas honnête. Notons que la religion d’Allah sert déjà ici de prétexte pour mentir, cacher l’inavouable… Mais qui croira enfin qu’une jeune fille tombée enceinte hors mariage revienne avec l’enfant chez les siens… où l’attend la lapidation (Jn 8.1-11) ! Même si Myriam s’était mise à compter sur l’éloquence miraculeuse et persuasive de son nouveau-né pour attester de l’origine divine de celui-ci, et sauver ainsi sa peau et celle de son enfant, elle n’aurait pas agi en cela avec prudence et sagesse, et n’aurait donc pas mérité son titre de Vierge sage. Mais voilà que ce qui devait arriver, arriva : sa famille, à la vue de l’enfant, la traite de prostituée : “Ô sœur d’Aaron ! Ton père n’était pas un homme mauvais et ta mère n’était pas une prostituée ! (Coran 19.27)”. Autrement dit : “Toi, par comparaison, tu es mauvaise et tu es une prostituée !” Et non seulement cette louange des parents de Myriam donne voix à la calomnie talmudique traitant Myriam de prostituée, et Jésus de bâtard (Yebamoth 49b ; Shabbat 104b ; Sanhédrin 106a & b), mais elle justifie leur union incestueuse, car Amiram avait épousé sa tante Yokébed (Ex 6.20), union condamnée par le Coran mais que le judaïsme talmudique autorisait et autorise toujours…

Bref, voulant se substituer au christianisme, l’islam ne pouvait éviter de faire référence à la conception miraculeuse du Messie et à la sainteté de Sa mère, mais il n’a pas pu s’empêcher de laisser sourdre dans le Coran les blasphèmes dont regorgent les écrits talmudiques qui l’inspiraient. A la différence de l’Évangile où tout y est clair et saint parce que Marie y conçoit par la seule et pure opération du Saint-Esprit, sans le concours d’aucune apparition d’homme, et où son mariage avec Joseph la protège de la diffamation, donnant à son Enfant légitimité et prestige, le Coran ne parvient pas à cacher la haine talmudique dont il est pétri à l’endroit du Christ Jésus et de la Très Sainte Vierge Marie… [...]"