Après les bombardements qui ont fait de nouvelles victimes dans l’Est de l’Ukraine, plusieurs représentants éminents de la communauté internationale se sont alarmés de ce regain de violence guerrière.

Samedi 24 janvier, trente civils ont été tués dans des bombardements visant la ville portuaire de Marioupol, située au bord de la mer d’Azov, entre la frontière russo-ukrainienne et… la Crimée déjà sous contrôle russe depuis l’an passé. Un port stratégique situé sur un chemin qu’on devine aisément comme convoité par Moscou pour consolider ses positions, et encercler davantage l’armée ukrainienne actuellement sur la défensive. Ce nouveau coup succède en effet à la perte de l’aéroport de Donetsk par les troupes régulières de Kiev aux prises avec des commandos séparatistes prorusses très puissamment armés et solidement encadrés.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon a « condamné fermement » les bombardements effectués par des roquettes contre le port de Marioupol, relayant les déclarations de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et de l’OTAN, et dénonçant les propos belliqueux des séparatistes prorusses. Le représentant principal de l’ONU a déclaré que « les roquettes semblent avoir été lancées de manière aveugle sur des zones civiles, ce qui constituerait une violation des lois humanitaires internationales ». Il a dénoncé « la rupture unilatérale du cessez-le-feu opérée samedi par les dirigeants des séparatistes, et en particulier leurs déclarations provocatrices revendiquant davantage de territoire, au mépris de leurs engagements pris dans le cadre des accords de Minsk ».

La Lettonie, pays balte actuellement président en exercice de l’Union européenne, a réclamé de nouvelles sanctions contre la Russie « pleinement responsable de l’attaque des séparatistes contre Marioupol ».

En revanche, la diplomatie russe a riposté en accusant le gouvernement ukrainien d’avoir provoqué les affrontements actuels par des attaques « permanentes » contre des agglomérations civiles.

A Rome, le Pape François s’est déclaré « vivement préoccupé » par l’aggravation de la situation dans le pays et a demandé « la reprise du dialogue et la fin des hostilités ». Cependant, samedi également, la Russie a bloqué une tentative de déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies mettant en cause le chef des rebelles séparatistes pro-russes de l’Est de l’Ukraine. Pour le moment, le principal dialogue en cours s’effectue à coups de canons, avec encore des victimes innocentes.

D. L.

 

 

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