Le château de Versailles accueillera à partir du 9 juin des "œuvres" du "sculpteur-plasticien" Anish Kapoor. Tubes de ferrailles gigantesques, amas de pierres et bassins animés sont au programme. L’"artiste" anglais « invite le chaos ».

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C’est le principe de la transgression : l’escalade dans la provocation est sans limite. L’art conceptuel contemporain est aspiré mécaniquement par la démesure. Enfoncé, Jeff Koons et son godemichet géant place Vendôme. Dépassé, son compère Murakami et son Homard gonflable géant. Anish Kapoor ne fait pas les choses à moitié. Son « installation » principale à Versailles, dite du Vagin de la reine, a charrié « 500 tonnes de pierres venues de Belgique et 1000 tonnes de terre issues de la production agricole » (Le Point).

Rien de moins. Kapoor, très humble, juge cependant son projet « ambitieux mais pas si démesuré que ça à l'échelle de Versailles ».

Le vagin de Charlie

Heureusement, ses « œuvres » sont morales, elles sont pour la bonne cause. Kapoor explique réagir aux destructions d’œuvres d’art (bien réelles, cette fois) par l’État islamique. « Quand je vois des œuvres d'art et des monuments réduits en poussière par des terroristes, une tragédie motivée par le cynisme, je me demande sur quelle planète on vit » déclare celui qui ne craint pas de massacrer, temporairement Dieu merci, les jardins de Le Nôtre. Mais qu’on ne se méprenne pas : l’artiste a « épinglé la Une d'un journal [à l’entrée de son atelier] mettant en garde contre le sentiment anti-islam qui se développe en Angleterre et ailleurs. » Kapoor-le-provocateur est très Charlie.

Le coût de l’opération ? « Significatif », selon les organisateurs (le Point). Nous n’en saurons pas plus, le Château se tait, c’est le mécénat qui paie. Les chrétiens de Palmyre apprécieront.

En attendant, Kapoor et ses mécènes savourent : la contestation monte, et la cote de ses « œuvres » avec.

 

François de Lens

 

 

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