En période d'élections où les enjeux sont vitaux, en particulier en Occident, où les luttes entre politiciens atteignent des niveaux de rivalités élevés, la démocratie qui devait amener la concordia, d'où la justice et la paix entre les hommes, dérive dangereusement vers la dictature d'idéologies prométhéennes éprises de pouvoir sur l'humanité en utilisant la manipulation, le mensonge, l'argent et la science.
Démocratie et bien commun
La dictature est le contraire de la royauté, sa corruption fondamentale. La royauté dans l'histoire de la philosophie politique grecque est le premier niveau de la vie politique, tenu par un seul, afin de garantir l'unité du peuple. C'est ce qu'Aristote analyse dans sa Politique, en ajoutant que le second niveau est celui d'un petit nombre assurant le gouvernement de la nation, puis le troisième niveau que nous pouvons caractériser par "le terrain" revient aux représentants du peuple élus et formés aux affaires publiques. Ces trois niveaux forment un tout cohérent, hiérarchisé et uni en vue du bien commun de tous.
Qu'est-ce que le bien commun ? Il est le bien commun à tous les citoyens. Ce bien ne peut exister que si sa dimension politique s'enracine dans sa dimension éthique. Donc le bien n'est "commun" que s'il est d'abord "personnel". Cela signifie que le bien commun d'un peuple, qui est la finalité d'une démocratie, repose sur le bien personnel de chaque citoyen.
Quel est le bien personnel de chaque citoyen ? Le citoyen d'un pays, d'une nation, d'un peuple, qu'il soit simple citoyen ou "roi ou prince" ou "président ou député", dispose d'un bien inhérent à la nature humaine, donc à tout homme. Il est constitué de ce qui est inscrit dans l'homme, sa nature et sa personne conjointes : en premier le respect de la vie, puis la promotion de la famille naturelle qui a la charge de l'éducation des enfants, assistée par l'école, puis la création de richesses économiques par le travail permettant à tous de subvenir à leurs besoins matériels et à chacun de s'épanouir qualitativement dans son travail, puis le développement d'une vie sociale où règnent la concorde et la solidarité, en particulier pour les personnes âgées, enfin la considération pour la dimension spirituelle de l'homme, car l'homme est esprit et son âme est créée par Dieu, sa source, par pur amour, ce que découvre le philosophe au sommet de la philosophie première.
Sans bien personnel, il n'y a pas de bien commun et pas de démocratie, donc pas de "république", ces mots étant vidés de leur sens et donc utilisés abusivement, enveloppés par des idéologies dites de "progrès" ou de "liberté" qui enferment l'homme dans l'ignorance, l'erreur ou le mensonge. L'homme n'est alors plus "homme", mais "esclave".
La philosophie doit être gardienne d'une recherche de la vérité au service de l'homme, de sa dignité humaine et de sa finalité spirituelle.