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Toi, ce futur officier

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Toi, ce futur officier
  • Auteur : Éric Bonnemaison
  • Editeur : Economica
  • Année : 2010
  • Nombre de pages : 270
  • Prix : 29,00 €

Les éditions Economica ouvrent une nouvelle collection intitulée Guerres et guerriers . Cette collection publiera des ouvrages consacrés à l'homme dans la guerre et les situations d'insécurité. Plus que la guerre et la violence, c'est l'aventure humaine qui intéresse. Elle sera dirigée par le général Éric Bonnemaison, ancien commandant de la 9e Brigade légère blindée de marine et actuel commandant des écoles militaires de Saint-Cyr-Coëtquidan.

Le premier ouvrage de cette collection est le témoignage de cet officier général engagé depuis trente ans sur les principaux théâtres d'opération et qui a travaillé au niveau ministériel sur la politique extérieure de la France. Il s'adresse à son lecteur dans un langage simple et plein d'humour. Ce général parle des qualités humaines et de la conscience nécessaire pour combattre l'ennemi et diriger les hommes. Il appuie sa réflexion sur dix vertus que tout décideur, civil ou militaire, doit cultiver en situation de crise.
Le général parle en particulier au jeune étudiant qui veut devenir officier. Aucun ouvrage récent n'avait pris ces jeunes et leurs parents pour cible, afin de leur dire, avec des mots du XXIe siècle, ce qu'est la guerre et le terrorisme, mais en évoquant aussi la morale et l'amitié, le courage et la volonté. Et l'amour et les vertus, la discipline et le sacrifice.
Comment donner le meilleur de soi-même ? Éric Bonnemaison aborde la question du sens de l'engagement militaire : Si tu es parmi nous pour être prêt à servir, à t'offrir à tes hommes y compris dans le danger, à renoncer à tout et d'abord à ton intérêt personnel si celui de tes soldats et de notre pays l'exige, à oser, entreprendre et à tout donner sans calcul que celui du bonheur des autres et du succès des armes de la France, alors, tu es sur la bonne voie.

L'auteur s'adresse au cœur et à l'âme des jeunes Français qui le lisent, avec la passion du passeur : Le moment est venu pour moi de leur transmettre ce qui m'a été donné et ce que j'ai appris. La formation des officiers va bien au-delà du seul apprentissage académique et militaire. Insistant sur les valeurs d'humanité et de fraternité — Tout ce qui n'est pas donné est perdu —, l'auteur veut former des officiers intelligents et instruits, ouverts sur le monde, épanouis, dynamiques et enjoués, qui gardent l'homme au cœur de leurs préoccupations .
L'héroïsme, tout simplement
Le héros, c'est l'homme ordinaire qui accomplit quelque chose qui semble inaccessible au commun des mortels. Il n'est pas un dieu, mais un homme. Son acte de bravoure est donc accessible à chacun d'entre nous. Au quotidien, être un héros, c'est savoir aller au bout des choses, tout simplement. L'héroïsme, il y en a partout, tous les jours.
Quelles sont les vertus des jeunes officiers ? D'abord la prudence, c'est-à-dire le discernement. Sans elle, la force s'applique à mauvais escient, en appui d'une mauvaise cause, et ne sait pas quand elle franchit les bornes. Ensuite, évidemment, l'autorité c'est-à-dire savoir porter les responsabilités liées à sa charge. Pour un chef de guerre, c'est décider, ordonner, agir, contrôler.
Parmi les vertus intellectuelles, Bonnemaison cite la culture générale. Elle permet de percer le brouillard de la guerre, de refuser la fatalité et de prendre les devants. Elle seule donne la force du courage de l'intelligence, le plus difficile des courages. Le général De Gaulle disait que la culture générale est la véritable école du commandement. Tout est dit qui justifie qu'on reste un élève éternel.
L'auteur précise qu'il ne faut pas opposer les vertus d'un chef de temps de paix, qui doit savoir gouverner la Cité, et celles du chef de guerre, qui a reçu, par le politique, le mandat exorbitant de prendre et risquer des vies.
L'instructeur militaire, lui, ne peut pas préparer seulement des managers, au risque de les relever pour inaptitude au combat. Préparer le seul guerrier, c'est oublier que la force n'est qu'un moyen, parmi d'autres, pour obtenir un effet politique.
Le général va plus loin quand il affirme que les principes actuels de la guerre ne sont plus pertinents. Ces principes visent à être le plus meurtrier possible. Mais il faut trouver autre chose. Il faut proposer des principes politiques de la guerre qui donnent un sens politique à l'action armée, qui aient une vertu pour l'opinion publique . Or, aujourd'hui, le but est de rétablir le bien-être des populations, leur sécurité, assouvir leurs besoins de justice et d'identité. Les principes politiques de la guerre proposés sont d'essence supérieure aux principes classiques de la guerre.
Ses propos intéresseront aussi tous ceux qui, même en dehors des forces armées, s'interrogent sur l'énigme de l'homme face à la violence.
LUC PINSON
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