Source [actualitte.com] La France n'a pas dit son dernier mot sera le prochain livre d'Éric Zemmour. Une aventure éditoriale qui commence avec une rupture à l’initiative de son ancien éditeur, Albin Michel. Sans maison pour son prochain livre, le polémiste a choisi de monter sa propre société d’édition — Rubempré. Et de confier à Interforum la distribution de ses livres sur le territoire, et dans la francophonie. Il revient avec nous sur cette démarche, plutôt inédite pour un auteur de best-sellers.
ActuaLitté : Que s’est-il passé avec Albin Michel ? Qu’en est-il de cette relation historique avec Francis Esmenard, l’actionnaire ?
Eric Zemmour : Oh, c’est en réalité très simple. Gilles Haéri [Président Directeur général des éditions Albin Michel, NdR] m’a appelé : « J’aimerais vous voir. » Nous avons convenu d’une date, dans un café et au jour dit, il m’annonce ne plus vouloir éditer. Selon lui, j’allais me servir de ce livre pour ma candidature à la présidentielle. Or, en juin, pas plus qu’aujourd’hui, je n’étais déclaré.
Ensuite, je lui ai opposé qu’Albin Michel avait publié François Fillon, qui avait été candidat. D’ailleurs, tous les éditeurs publient de potentiels candidats. Et je ne comprenais pas. Cette décision serait mauvaise pour la maison, déplaisant pour moi, qui suis un homme d’habitudes… Il en a pris acte, et j’ai demandé un courrier pour confirmer.
Par la suite, Francis Esmenard m’a appelé, pour me dire que j’aurais dû le contacter plus tôt, que cela ne se serait pas passé de la sorte avec lui. Mais après tout, il a donné les pleins pouvoirs à Gilles Haéri, pas moi.
ActuaLitté : Où en êtes-vous à ce jour avec la maison ? On a parlé dans la presse d’un accord recherché après cette rupture de contrat…
Eric Zemmour : Je n’ai aucune information sur ce point. Il faut prendre contact avec mon avocat. De mon côté, j’ai travaillé tout l’été sur le livre, faisant le boulot de l’auteur, mais également de l’éditeur.
Gilles Haéri a-t-il fini par lire l’ouvrage qu’il a refusé ?
Eric Zemmour : Ce qui est vrai, parce qu’il l’a reconnu lui-même, c’est qu’il ne l’a en effet pas lu. Mais j’ignore s’il l’a regardé depuis. En revanche, je peux vous assurer que je l’ai lu et relu.
[NdR : Son ancienne éditrice, Lise Boëll, aura travaillé presque deux années sur cet ouvrage, avant de quitter l’entreprise. Si elle n’a pas pris part à la création de la structure éditoriale, le refus de publier l’ouvrage aura conduit à « perdre » le travail réalisé.]
Votre avocat pointait que cette situation inédite créait un fameux précédent : se débarrasser d’un auteur sans avoir même pris connaissance du titre.
Eric Zemmour : Mais je ne souhaite pas être un cas d’école : en réalité, j’ai fait comme j’ai pu, en montant ma maison d’édition. Un grand éditeur français me lâche, me voici tout seul… Heureusement, j’ai pu bénéficier du soutien d’Interforum, qui dispose d’un véritable réseau pour garantir la distribution du livre.
Qu’en sera-t-il de vos anciens ouvrages ?
Eric Zemmour : Ils resteront chez Albin Michel, bien sûr. Je ne vais pas entamer de procédure pour en reprendre les droits. D’abord, parce que je ne suis personnellement pas un procédurier. Je n’aime pas cela. C’est plutôt à moi que l’on fait des procédures…
Quand intervient cette perspective de monter votre propre structure éditoriale ? Comment cela se concrétise-t-il ? (Impression, fabrication, édition ?)
C’est avant tout une découverte : cette solution s’est imposée, mais encore fallait-il en comprendre les rouages, les fonctionnements. L’occasion fut aussi bonne de rencontrer des métiers, des personnes, que je n’avais pas l’opportunité de côtoyer : pour la fabrication, pour l’impression. J’ai découvert tous les métiers de l’édition en somme. On parle souvent des auteurs compositeurs : je suis devenu auteur-éditeur.
Du reste, j’ai été très bien conseillé, ayant pas mal d’amis dans l’industrie du livre : des professionnels, qui m’ont expliqué comment appréhender les problèmes, anticiper. Ils m’ont tout à la fois orienté et guidé suivant les besoins, les circonstances.
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