Réflexion autour d’une dépossession. Ronsard et du Bellay, d’une rencontre hasardeuse à la défense de la langue française (2/3)

Source [Elements] : Qui veut entamer ce combat pour la défense de notre langue et de notre identité française doit plonger avec délice dans l’histoire littéraire et découvrir comment, au sortir d’une fin de Moyen Âge mouvementée, est né le français moderne grâce, en partie, à un groupe de poètes profondément visionnaires.

Au XVIe siècle, cette jeune Pléiade osera, en effet, le pari fou de faire du français une langue littéraire autour de laquelle se développera l’esprit d’une nation. Auditrice de la promotion Dante de l’Institut Iliade, Marion du Faouët enseigne le français dans le secondaire. Deuxième volet de notre série. 

« Il me semble (Lecteur ami des Muses Françaises) qu’après ceux, que j’ai nommé, tu ne dois pas avoir honte d’écrire en ta langue. Mais encore dois-tu, si tu es ami de la France, voire de toi-même, t’y donner entièrement : avec cette généreuse opinion, qu’il vaut mieux être un Achille entre les siens, qu’un Diomède, voire bien souvent un Thersite entre les autres. »

Joachim du Bellay, Défense et illustration de la langue française, 1549

Des légendes fondatrices, il en existe en abondance et parfois il est même impossible de distinguer ce qui relève de la fiction et ce qui pourrait être taxé « d’historiquement correct ». La rencontre entre Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay dans une hôtellerie aux environs de Poitiers en est sans doute une. Ce qui suivra ce premier échange entre ces deux poètes, qu’une surdité plus ou moins avancée rapproche, va déterminer l’avenir du français dans un XVIe siècle humaniste fasciné par les Anciens et où la poésie médiévale s’essouffle petit à petit.

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