Source [Le Figaro] : Le meurtre de la jeune Lola a relancé le débat sur la prise en charge des malades mentaux. Pour le professeur en psychiatrie cette association est dangereuse et participe à la stigmatisation de la discipline et des patients.
FIGAROVOX. - Le meurtre de Lola par une marginale a relancé le débat sur la prise en charge des malades mentaux. La maladie mentale est souvent associée aux faits divers... Est-ce juste selon vous ?
Michel LEJOYEUX. - Cette histoire est évidemment bouleversante et scandaleuse. Que ce soit à cette occasion que l'on parle de psychiatrie, pour les psychiatres que nous sommes, c'est inimaginable. Aucun psychiatre raisonnable ne peut, sans avoir rencontré une personne, dire si son cas relève ou non de la psychiatrie. En attente d'une expertise le sujet ne devrait pas être discuté de la sorte.
Je ne préjuge en rien de la situation dont il est question, mais nous souffrons en France d'une stigmatisation de la maladie mentale. Ce que nous savons en tant que médecins, c'est que nos malades sont le plus souvent victimes de violences, qu'auteurs de violences. Nous devons inciter les parents et l'entourage de ceux qui ont une pathologie mentale à aller consulter, à ne pas considérer cela comme une faute ou comme un péché, mais simplement comme une maladie. Nous souffrons aujourd'hui d'une sous-reconnaissance de ces pathologies qui touchent pourtant 20% de la population générale en France.
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