Source [La Tribune de l'Art] L’incendie de Notre-Dame de Paris a provoqué chez Anne Hidalgo un amour soudain pour la restauration des édifices religieux. Celle-ci a en effet promis 50 millions d’euros qu’elle n’avait pourtant pas pour restaurer les églises dont elle est responsable (ill. 1). Depuis des années que nous nous battons pour ce patrimoine, nous sommes heureux de constater que ce sujet est désormais sur toutes les lèvres et va constituer un enjeu de la campagne municipale. Des élus, comme Pierre Liscia, jeune conseiller de Paris particulièrement actif (nous renvoyons à la vidéo qu’il a tournée avec nous), commencent à s’y intéresser. L’opposition municipale a même depuis inscrit ce sujet à l’ordre du jour du prochain Conseil de Paris. De nombreux journaux en ont également parlé récemment et notre série de vidéos publiées sur Twitter connaît un succès certain.
La fébrilité de la Mairie de Paris, qui ne perd désormais pas une occasion de communiquer à ce sujet pour faire croire qu’elle s’occupe de son patrimoine, est une nouvelle preuve de cet intérêt soudain pour les églises parisiennes. Mais la manière dont elle fait sa propagande n’est évidemment pas crédible.
Les chiffres donnés par la Mairie se montaient jusqu’ici à 80 millions pour la restauration des églises, avec une participation de 11 millions de l’État (ce qui est d’ailleurs très peu) et 19 millions de mécénat privé. Cela faisait une enveloppe globale de 111 millions (voir cet article). Or, elle communique désormais sur « plus de 130 millions d’euros » de travaux engagés d’ici 2020 comme on le lit sur cette page qui vient d’être mise en ligne sur son site Paris.fr. C’est merveilleux : après la multiplication des pains, voilà la multiplication des euros. On ne sait pas d’où ils viennent, il s’agit donc probablement d’un miracle.
Vient ensuite une énumération de chantiers mirifiques réalisés par la mairie depuis 2015. On y trouve pas moins de 23 édifices. Et pour la plupart d’entre eux, le budget de restauration total est donné par la Ville de Paris. Nous avons donc fait un calcul fort simple, et d’une manière qui ne la lèse en aucune manière, bien au contraire : nous ne voulons pas être accusé de trafiquer les chiffres, elle le fait très bien elle-même.
pour les restaurations intégralement menées sous le mandat d’Anne Hidalgo, soit entre 2014 et 2020, nous avons comptabilisé l’intégralité du coût des chantiers,
pour les restaurations ayant commencé avant le mandat d’Anne Hidalgo, et s’étant terminée sous son mandat, nous avons divisé le montant par le nombre d’années de chantier, et nous avons compté toutes les années sous le mandat d’Anne Hidalgo, y compris l’année 2014, alors que le budget dépensé cette année revient plutôt au mandat précédent et que le soi-disant « plan églises » n’est censé couvrir que la période 2015-2020.
pour les restaurations ayant commencé sous le mandat d’Anne Hidalgo, mais qui ne sont pas encore terminées, nous avons divisé le montant par le nombre d’années de chantier prévu, et nous avons compté comme faisant partie du mandat Hidalgo l’année 2020.
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