Source [Abbé Guy Pagès] Un ami a attiré mon attention sur le discours d'un islamologue en vogue, se faisant fort de nous expliquer pourquoi on ne pourrait rien comprendre à l'islam, titre de l'un de ses livres à succès.
Dans un article récent publié dans Marianne (05.11.2020), le frère dominicain Adrien Candiard affirme que si « le terrorisme religieux ne naît que sur le terreau de l’islam (…) cela ne signifie évidemment pas que l’islam conduit au terrorisme », s’agissant « d’un phénomène historiquement récent, et certainement pas d’une constante islamique » dont les autres religions ne seraient pas « par nature immunisées ». Ainsi, à l’instar d’un autre islamologue, Olivier Roy, pour qui « Ce n'est pas l'islam qui se radicalise. Mais c'est la radicalité qui s'islamise », l’islam est innocenté des crimes commis au nom d’Allah, tandis que la religion de Jésus-Christ est mise au rang de celle de Mahomet…
Cet embrouillamini de contrevérités se dissipe comme suit :
1) L’islam conduit nécessairement au terrorisme, aussi vrai qu’il n’y a pas d’arbre mauvais qui donne de bons fruits (cf. Mt 7.17), et que l’islam, venant après le Christ, est d’autant plus démoniaque qu’il se prétend divin. On ne peut être chrétien et dire autre chose. Qui peut venir APRES le Christ, sinon l’Antichrist ? Si « Vient un temps où ceux qui vous tueront penseront rendre un culte à Dieu. (Jn 16.2) », quelle autre religion que l’islam demande : « Qu’Allah extermine les chrétiens ! (Coran 9.30) » ?
2) Contrairement à ce que dit le frère Candiard, le terrorisme islamique n’est pas récent. Il suffit de lire la vie de Mahomet pour s’assurer du contraire, et s’il était vrai qu’il n’est pas « une constante islamique », cela viendrait de la nature humaine ayant pu reprendre ses droits par moments chez ceux que l’islam possédait. Il faut dénoncer le criminel amalgame entre islam et nature humaine que font aussi bien Allah (30.30) que ses idiots utiles et autres aveugles volontaires. Le bien que l’on peut trouver chez un musulman ne vient jamais de l’islam, mais soit d’une grâce méritée par Jésus-Christ, soit de la nature humaine, douée de conscience, par laquelle il est possible d’entendre la voix de Dieu invitant à fuir le mal et à faire le bien. Car « Allah aime ceux qui vont jusqu'à tuer pour sa cause. (61.4) », lui qui « a acheté aux croyants leurs personnes et leurs biens en échange du paradis, afin qu’ils combattent pour lui, qu’ils tuent et se fassent tuer. (9.111) »
3) Dire que les autres religions ne sont pas immunisées contre le terrorisme, c’est confondre les fausses religions et l’unique vraie religion, fondée par le Christ, qui, étant divine, est sainte et parfaite. Que des chrétiens aient semblé montrer le contraire, cela tient à l’usage qu’ils firent de leur liberté, mais ne vient pas de la religion du Christ elle-même, subsistant dans l’Eglise catholique. Si « même en partant de l’Évangile, l’être humain peut arriver à des résultats terrifiants », l’Evangile n’y est pour rien, et c’est ce qu’un prêtre devrait montrer !
Il faut rappeler ces quelques vérités élémentaires « à temps et à contretemps » pour éviter la banale confusion encore exposée lors d’une conférence parisienne du frère Candiard, pour qui : « Deux erreurs courantes empêchent de comprendre quoi que ce soit à l’islam. La première, c’est de croire que l’islam existe ; la seconde, c’est de croire qu’il n’existe pas » … Et de préciser : « Croire que l’islam existe, c’est croire d’abord que les musulmans ne sont que des musulmans ; que leur identité religieuse recouvre tout le reste. » Ce à quoi il faut répondre qu’affirmer l’existence de l’islam ne conduit pas pour autant à amalgamer islam et musulmans. A preuve la distinction que je viens de faire entre islam et nature humaine … Quant à dire que : « Renoncer à croire que l’islam existe, c’est aussi ouvrir les yeux sur l’extrême diversité des manières de vivre l’islam », alors là, j’hallucine ! Si l’islam n’existe pas, comment alors peut-il être possible de le vivre, et a fortiori selon une « extrême diversité de manières » ?... Tout le discours du frère Candiard est constellé de cette contradiction : l'islam nous est inconnaissable (puisque seuls les musulmans pourraient dire ce qu'il est, et ce alors même qu'ils ne s'entendent pas à ce sujet), et néanmoins il en parle, prenant pour argent comptant ce qu'en disent les musulmans.
Le frère Candiard énumère les éléments du credo islamique communs à tous les musulmans (il n’y a qu’un Dieu, Mahomet est son Prophète, le Coran témoigne de la volonté d'Allah pour les hommes, un Jugement divin nous attend au dernier jour), mais reconnaît que cela ne peut suffire à définir l'islam, tant sa « diversité » est grande, comme le montre par exemple le djihad, considéré par un salafiste comme un devoir individuel et perpétuel, tandis que pour un juriste classique il est un devoir civique, et pour un soufi, une guerre contre les passions. Et notre savant de conclure : « Qui a raison ? Qui est plus musulman que les autres ? Bien malin qui peut le dire ! » Certes, les cinq piliers énumérés ne servent ordinairement qu'à cacher — et souvent aux yeux de nombreux musulmans eux-mêmes — la vraie nature de l’islam, qui est d'être antichrist (1 Jn 2.22), mais de là à prétendre que nous serions incapables de le dire, de dire ce qu'est l'islam, puisque nous ne sommes pas musulmans, cela relève d'une profession de foi kantienne, pour laquelle la réalité est inconnaissable, et qui est donc une apostasie de la foi chrétienne. Pourquoi les musulmans ne pourraient-ils avoir été trompés, ratiociner « des discours creux et impies, des objections d'une pseudoscience (1 Tm 6.20) », « s'attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines diaboliques, séduits par des menteurs hypocrites marqués au fer rouge dans leur conscience (1 Tm 4.1-2) » ? Jamais le frère Candiard ne propose de comprendre l’islam en rapport avec le christianisme. Comme si le Christ n’était pas le commencement et la fin de l’histoire (Ap 1.17 ; 22.13) ! Comme si tout ne trouvait pas son sens seulement en relation avec Lui, qui est La vérité (Jn 14.6) ! Un tel parti-pris explique très bien à lui-seul le succès de notre auteur, mais à nos yeux ne rend service à personne, et rate l’occasion de montrer qu’à la différence de l’Eglise catholique, l’absence d’autorité légitime en matière doctrinale invalide absolument la possibilité d'une origine divine de l’islam. Aussi vrai que Dieu est un, Dieu veut que les hommes soient un dans la connaissance de la vérité, raison de Sa révélation (Jn 11.52 ; 17.21), qu'Il ne peut donc que garantir de façon évidente pour tous (Mt 7.14).
L’étalage de science ne sert donc de rien, sinon à perdre celui qu'elle aveugle (1 Co 8.1). La science doit servir au prêtre à « renverser les forteresses, les sophismes et toute puissance altière qui se dresse contre la connaissance de Dieu, pour faire toute pensée captive et l'amener ainsi à obéir au Christ. (2 Co 10.4) », non pour la laisser ou la conforter en son égarement. Ce n’est pas sans raison que saint François fuyait l’intellectualisme. Qu’il existe une diversité « irréductible » à reconnaître pour telle au sein de l’islam ne doit donc pas être présenté comme un amphigourique cocatrix à respecter, mais comme une pitoyable et inévitable conséquence des différentes tentatives de la nature humaine de gérer la malédiction de l’islam.
Le frère Candiard constate que le roi est nu : « le Coran est un texte à peu près incompréhensible (…) un livre à la fois allusif et désordonné, regorgeant de répétitions et de contradictions », mais rejette que l’on puisse « tout lui faire dire. » Or, de célèbres imams disent le contraire (cf. « Que dit le Coran ? »). Quelle pertinence y a-t-il à « constater que l’islam a proposé historiquement et propose toujours des interprétations très différentes », puisqu’Allah affirme être seul à connaître l’interprétation de son Coran (3.7) ? Pourquoi ne pas faire remarquer que si Allah est seul à comprendre ce qu’il dit, la question doit être posée de savoir pourquoi il le dit ? Et si personne en dehors d’Allah ne peut comprendre le Coran, pourquoi et comment le citer ? Et si personne en dehors d’Allah ne comprend le Coran, tous les savants islamiques prétendant l’expliquer, sont-ils autre chose que des imposteurs, et Allah une idole qu’ils font parler ? Voilà des questions susceptibles de faire avancer l’islamologie ! Malheureusement, notre islamologue semble plutôt se dévouer au salut du Coran, allant pour cela jusqu’à user d’arguties comme celle-ci : « le Coran n’est pas un texte violent, mais offre une certaine disponibilité à un usage violent ». Quelle subtilité ! Mais comment, après avoir déclaré l’impossibilité d’en donner une interprétation vraie, affirmer que « le Coran n’est pas un texte violent » ?
Et si « l’islam, c’est aussi des dizaines de milliers de ḥadīṯs », en sorte que « dans la pratique, l’islam, c’est bien plutôt le ḥadīṯ », pourquoi ne pas faire remarquer la contradiction que cela oppose à Allah affirmant n’avoir « rien négligé dans le Livre (Coran 6.38) », qui est « explicite (5.15 ; 12.1 ; 15.1 ; 44.2) », « l’exposé détaillé de toute chose (7.145 ; 12.111 ; 16.89) », où « tout est consigné (22.70 ; 50.4 ; 78.29) », « évident (4.174 ; 6.57) », « d’une lecture claire (36.69) », « sans ambiguïté (18.1) » ? En recourant aux hadiths, les musulmans ne montrent-ils pas qu’ils ne croient pas Allah ? Mais devant ce « corpus colossal, touffu, rempli de contradictions », la conclusion du père Candiard, est que « l’islam est divers, qu’il faut toujours parler des islams, que l’essence de l’islam n’existe pas. » C’est bien commode pour innocenter l’islam ! « Ce n’est pas ça l’islam ! », « Pas d’amalgame ! » On connaît ! Et pendant ce temps l’islam continue à s’installer, à se développer, à produire les fruits empoisonnés qu’il ne peut que produire (Lc 6.43), aidé par des théologiens férus peut-être de sciences, mais incapables de reconnaître et de dénoncer en cette diversité la marque de la monstrueuse Bête de l’Apocalypse (Ap 12.3), dont l’antichristianisme est l’essence, et l’islam l’une des têtes ! Comment un chrétien, et a fortiori un prêtre, peut-il faire fi du Christ pour juger de l’islam ?
Mais « en même temps », l’islam a bien une certaine « forme d’unité (…) au moins dans la conscience des musulmans », en sorte « qu’il y a une aspiration à l’unité », qui réveille certes « l’opposition sunnites-chiites », et la « guerre très dure pour la définition de l’orthodoxie », mais cela ne semble pas l’inquiéter, parce que l’islam sunnite traditionnel a trouvé « des astuces pour intégrer (…) d’autres traditions religieuses comme l’hindouisme », et organiser « la diversité en son sein (quatre écoles de droit) ». Nous voilà rassurés. Comme nous devrions l’être au sujet de « la fameuse lapidation prévue par les sources musulmanes pour punir les femmes adultères », qui nécessite « quatre témoins oculaires de la pénétration », ce qui « suppose des conditions particulièrement peu communes », en sorte que « une condamnation à la lapidation pour adultère devient, dans les faits, à peu près impossible ». Comme si quatre hommes, à l’instar des accusateurs de Suzanne (Dn 13.1-64), ne pouvaient se mettre d’accord pour violer ! Comme si toute femme violée pouvait présenter quatre hommes témoins de son viol ? Il faut avouer qu’en attendant les houris du paradis, Allah sait faire agréablement patienter ses serviteurs. En tout cas, au sujet de la lapidation, notre auteur prend la peine de nous dire qu’il « ne mentionne pas là le fait que certains musulmans soient des gens tout à fait généreux et sensibles, mais bien la pratique que l’islam a eu, des siècles durant, de son propre héritage. » Mais pourquoi les musulmans seraient-ils « des gens tout à fait généreux et sensibles » sinon parce qu’ils sont musulmans ? Et s’ils ne le sont pas à cause du fait qu’ils sont musulmans, pourquoi les identifier comme tels ? Je déplore encore ici que pas un mot ne soit prononcé pour dénoncer l’horreur de cette loi prétendument révélée … sept siècles après la venue du Christ ! Pas un mot pour pleurer toutes les âmes que l’islam « pacifique et tolérant » a si gentiment damnées en les privant du Christ !
Quant à louer l’islam impérial au motif qu’il aurait permis« aux juifs et aux chrétiens de pratiquer leur culte », j’invite le frère Candiard à lire « Le dhimmi » de Bat Ye’or.
Le frère Candiard fait de justes remarques au sujet du salafisme en disant qu’il « crée les conditions intellectuelles et spirituelles de la violence », mais pourquoi lui dénie-t-il d’être ni « conforme à l’islam des origines », ni à « la vérité de l’islam », accusant même ceux qui l’affirment de « reprendre les thèses salafistes », et de se laisser « convaincre par les salafistes » ? Est-ce suite à des parcours touristiques, ou bien au nom de la légitime défense, que les hordes d’Allah, en cent ans à peine, se sont retrouvées à la tête d’un empire s’étendant de l’Atlantique aux portes de la Chine ? Ont-elles agi, oui ou non, conformément à l’exemple de Mahomet et à la révélation d’Allah ? En nous demandant de « résister à ces thèses », de ne pas « choisir quel est le « vrai visage » de l’islam, mais [de] continuer à tenir qu’il en a plusieurs », le frère Candiard fait-il autre chose que défendre l’islam ? On le sent triste de ce que l’islam classique, qui lui « est bien plus sympathique que le salafisme », peine à « conjuguer sa tradition si riche et les aspirations d’aujourd’hui ». Aussi espère-t-il le voir « retrouver un rapport apaisé, constructif, avec sa tradition ». Car, c’est sûr, le bon islam est capable de produire à nouveau de bons fruits !
Après nous avoir assuré « que l’essence de l’islam n’existe pas », notre islamologue ne craint pas d’affirmer « une définition séculaire de l’orthodoxie », et que le salafisme a beau la contester, la frontière entre l’hérésie et l’orthodoxie est cependant « claire au plan doctrinal ». Faudrait savoir ! C’est trop facile d’affirmer tantôt que l’islam n’existe pas, pour le dédouaner de ses crimes, et tantôt qu’il existe, pour lui donner ce qu’il revendique au titre du droit commun, y compris de la liberté religieuse ! A l’instar des théologiens qui discutaient du sexe des anges pendant que Constantinople tombait aux mains des Ottomans, le père Candiard se plaît en arguties byzantines, au point qu’il désire que l’on ait, non pas « des musulmans modérés, mais des gens modérément musulmans. » C’est ainsi que blanc-bonnet est bonnet-blanc, kif-kif bourricot, et qu’à force de vouloir filtrer le moustique pour en extraire la légitimité islamique, l’islam finit par être avalé avec le chameau !
Nous sommes bien d’accord avec le père Candiard pour dire que « seul un discours radical peut (…) détourner » les musulmans des crimes commis au nom d’Allah. Mais cette « radicalité plus profonde, plus authentique, spirituelle » à leur présenter n’est pas celle de « la tradition islamique [qui] aurait bien des richesses, aujourd’hui largement inexploitées, à faire valoir », mais celle du Christ, qui « seul a les paroles de la vie éternelle (Mt 6.68) ». Je trouve curieux que « pour vaincre la maladie du fanatisme religieux », ce soit aux chrétiens que le père Candiard propose ces « trois [excellents] remèdes : 1) la théologie, vécue non comme une érudition religieuse ou un catéchisme inutile mais comme un effort rationnel pour rendre compte de la foi, une réflexion critique ; 2) le dialogue interreligieux, où chacun parle de Dieu sans atténuer ses convictions intimes mais en laissant le Christ parler et se révéler à travers le témoignage de l'autre croyant ; 3) et enfin la prière, quand on laisse Dieu parler comme il le veut et non comme on le conçoit. (Du fanatisme, Quand la religion est malade, Cerf, 2020) » A quoi j’ajouterais, non pour vaincre la maladie du fanatisme religieux des chrétiens, mais pour les vacciner contre les hérésies, et en particulier contre l’islam, un enseignement apologétique systématique, donné aux enfants dès les premières années de catéchisme. La hiérarchie catholique porte une lourde responsabilité dans l’apostasie généralisée, dont l’islamisation fait son miel. Sans oublier la nécessité d’inverser les flux migratoires par le re-migration des musulmans désireux de vivre selon la charia (Cf. 2 Jn 1.10-11). Et que Dieu daigne nous donner des prêtres qui ne veuillent rien savoir d’autre « que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié ! (1 Co 2.2) »