[Source: Boulevard Voltaire]
Restons sérieux et dignes, et rendons hommage aux victimes pour ce qu’elles sont avant tout : des citoyens américains.
Cette nuit, à 23 h 30, la tour Eiffel sera illuminée aux couleurs du drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBT. Pour rendre hommage aux victimes d’Orlando, la mairie de Paris avait déjà choisi d’arborer dans l’après-midi la bannière des fiertés homosexuelles en lieu et place du drapeau des États-Unis d’Amérique.
Certes, les victimes du terroriste islamiste semblent avoir été tragiquement désignées pour leur orientation sexuelle. Pourtant, la cible américaine s’avère probablement tout aussi déterminante que la cible communautaire. Mais pour Anne Hidalgo, il n’est pas question d’honorer des citoyens mais des clients d’une boîte de nuit orientée. En érigeant le club gay en véritable État-nation et en pavoisant ses couleurs dans la nuit, Anne Hidalgo semble faire fi du cadre territorial de l’attaque et du contexte stratégique international.
Ainsi, plutôt que de rendre un hommage officiel, la mairie socialiste n’a voulu définir les victimes que par leur stricte appartenance sexuelle.
Tandis que la pensée globale de Daech cherche à cliver les peuples de manière transnationale, en menant la bataille idéologique à l’intérieur même des États-nations, Anne Hidalgo joue exactement son jeu en opposant de manière puérile la bannière mondiale de l’État islamique à celle de la communauté planétaire gay. Définir un homme par son militantisme (ou son particularisme sexuel) plutôt que par sa citoyenneté ou sa nationalité, tel est précisément le dessein de l’État islamique.
Afin d’alimenter l’esprit « charliesque » de compassion, madame Hidalgo sombre dans le populisme d’urgence. Tandis que Facebook et les réseaux sociaux se drapent de bonne conscience et d’arc-en-ciel, les socialistes participent à la fête irresponsable de l’abolition des frontières. En s’enrubannant des couleurs du rainbow flag, le maire de Paris élude la problématique islamiste et la transmue en marche contre les phobies. Pour comble, il se trouve que ce drapeau est aussi le symbole de la paix : une aberration de plus, tandis que notre gouvernement ne cesse de crier sur tous les toits depuis presque un an que nous sommes en guerre et que l’état d’urgence en serait la conséquence légitime.
Restons sérieux et dignes, et rendons hommage aux victimes pour ce qu’elles sont avant tout : des citoyens américains.