«La religion woke»: Jean-François Braunstein déconstruit la «déconstruction»

Source [Le Figaro] : Dans son dernier ouvrage, le philosophe avance une hypothèse qui permet de comprendre les tenants et aboutissants du mouvement woke. Selon lui, cette pensée qui a infusé les élites universitaires et le monde médiatique s'apparente davantage à une religion qu'une idéologie.

Moqué, raillé ou admiré, le mouvement woke fait l'objet de nombreux articles, polémiques et tribunes dans la presse. Les axiomes wokes ont effectivement de quoi faire pouffer : «le barbecue est viriliste»,«les hommes peuvent être enceints», «les mathématiques sont racistes», etc. Autant d'assertions tournées en dérision ou suscitant l'exaspération, voire le courroux de certains. Pourtant, la pensée woke continue d'infuser des élites universitaires aux personnalités médiatiques jusqu'à nos politiques. Comment comprendre la lente propagation de cette idéologie post-moderne, inspirée du déconstructivisme, qui s'oppose à la raison même ?

Le philosophe et professeur émérite à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-François Braunstein avance dans son dernier ouvrage, La religion woke (Grasset) une hypothèse qui permet de comprendre les tenants et aboutissants d'un tel projet : non pas philosophique, idéologique ou politique, le wokisme s'apparente en réalité davantage à une religion. Rites, textes sacrés, blasphème, anathèmes… Si le wokisme prie pour l'avènement d'une société plus égalitaire et bienveillante, son application concrète tend davantage à ressembler à une Inquisition. Le philosophe se livre à une exégèse patiente et exhaustive des conditions d'apparition du wokisme et de sa transformation en culte post-moderne. Comme toute religion, le wokisme s'est doté de textes fondateurs et d'apôtres qui transmettent ses idées inviolables (on trouve à titre d'exemples Robin DiAngelo pour le canon anglo-saxon, Éric Fassin, Elsa Dorlin ou encore Houria Bouteldja pour le credo francophone).

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