[Source : Boulevard Voltaire]
À la stupeur de (presque) tous les politiques et autres sondeurs et analystes avisés, les Britanniques votaient le 23 juin dernier la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne à 51,9 % de majorité.
On avait joué à se faire peur – David Cameron le premier –, mais sans y croire vraiment. Une petite chaleur, un coup pour voir, en somme. Sauf qu’ils ont vu. « L’élite » a bien tenté de faire comme si, pétitionné pour qu’on ne tienne pas compte des résultats, laissé planer l’idée qu’on pourrait revoter… Espéré qu’on allait laisser pourrir et passer à autre chose : le bon peuple n’a pas de mémoire, c’est connu. Il n’y a qu’à demander à Sarkozy, l’amoureux transi des référendums : si le résultat ne va pas dans votre sens, oubliez-le !
Puis Cameron est parti, Theresa May est arrivée avec son ministre spécial Brexit et il semblerait qu’on s’achemine à pas lents vers la sortie effective des Anglais de l’Union européenne, dans laquelle ils n’étaient d’ailleurs jamais vraiment entrés, si ce n’est pour en tirer profit. Preuve qu’ils sont moins bêtes que les autres.
Depuis ce 23 juin 2016, la livre sterling n’a cessé de chuter : 20 % en 4 mois, dont 6 % encore au début d’octobre. Cris d’orfraie des bien-pensants qui pointent le renchérissement des produits de consommation. Certes, mais la dévaluation a aussi des effets positifs. Elle présente même « de nombreux avantages », dit le ministre du Brexit, David Davis.
Déjà, le pays a vu les touristes affluer cet été, et les exportateurs se taillent des parts de marché qu’ils n’espéraient plus.
Même Mervyn King, l’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, s’en réjouissait dans les colonnes du Monde Économie (13/10) :
La chute de la livre est un changement bienvenu. Je me rappelle qu’avant le référendum, quelqu’un a dit : le danger du Brexit est de se retrouver avec des taux d’intérêt plus élevés, des prix immobiliers plus bas et un taux de change plus bas. Je me suis dit : ce serait le rêve. Ça fait trois ans qu’on essaie d’obtenir ça.
Un bon moyen, selon lui, de rééquilibrer l’économie du pays.
Mais il y a mieux encore, car la dévaluation, c’est le « double effet Kiss Cool ». On apprenait ainsi, ce matin sur RTL, que la dévaluation de la livre a déjà entraîné, pour l’Union européenne, un manque à gagner de 1,8 milliard d’euros. Simple à comprendre : la Grande-Bretagne continue de verser sa contribution, d’un montant inchangé, en livres sterling :
Elle verse toujours autant d’argent mais ça ne vaut plus grand-chose. Les financiers ont calculé ce manque à gagner impressionnant : 1,8 milliard d’euros. Le paradoxe, c’est que l’Europe, elle, donne toujours ses subventions en euros, même aux Anglais, et ces aides européennes transformées en livres sterling rapportent donc de plus en plus outre-Manche.
Et voilà Margaret Thatcher exaucée au-delà de ses espérances. Elle qui, dans les années 80, ne cessait de réclamer « I want my money back » aura obtenu gain de cause, et même mieux encore. Conclusion : « À l’heure de quitter l’Europe, la Grande-Bretagne n’aura jamais été aussi bien servie. » On comprend, dès lors, qu’ils ne se pressent pas trop…
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