Source [Ivan Rioufol] : La France maltraitée va-t-elle se réveiller ? Le feu vert donné par le Conseil d’Etat, Vendredi saint, au déboulonnage de la discrète statue de Saint Michel terrassant le dragon, dans le quartier Saint Michel et devant l’église Saint Michel des Sables d’Olonne (Vendée), pourrait être la goutte d’eau de trop.
En tout cas, une colère gagne ceux qui assistent à l’effacement des racines chrétiennes de leur pays, notamment par des intégristes laïcards. Ceux-ci se comportent comme les talibans qui avaient fait sauter en 2001 les bouddhas de Bâmiyân (Afghanistan) au prétexte de la table rase. Commentant la décision de l’instance suprême, le maire des Sables, Yannick Moreau, s’est dit « sidéré, révolté ». D’autant qu’une votation locale avait plébiscité à 94% le maintien du saint patron des parachutistes. L’élu a promis de déplacer la statue, installée en 2018 après la destruction d’une école, dans le même périmètre de l’église : « Nous trouverons une solution ». Il a aussi rappelé la résistance vendéenne durant la Terreur révolutionnaire, en évoquant « les racines et les ailes d’un peuple qui bien qu’écrasé sous les sabots de Westermann a su trouver en lui la force de se relever ». C’est après un recours de l’association anticléricale de La Libre Pensée que le Conseil d’Etat a jugé in fine que cette statue violait la loi de 1905 sur la laïcité, en feignant de voir un symbole cultuel à ce monument devenu culturel. La loi de 1905 n’avait pourtant pas interdit la construction dans les années 20 de la Grande Mosquée de Paris, financée par l’Etat français. En réalité, la Libre Pensée reste muette sur les floraisons de minarets et la visibilité islamiste. Elle mène une lutte orientée.
Ces deux poids deux mesures des laïcistes radicaux, qui font subir au christianisme des humiliations qu’ils épargnent à l’islam ombrageux, sont insupportables. Ce week-end, dans Valeurs Actuelles, un « Appel au peuple français » a été lancé à l’initiative de Jean-Pierre Fabre-Bernadac qui, il y a deux ans, avait été à l’origine de la « Lettre des généraux ». Dans cet Appel, il est écrit : « Soutenez en actes ceux qui ne transigent pas, qui ne mentent pas et qui ne se parjurent pas (…) Rejoignez la résistance ! (…) Levons-nous ! Renouons sans a priori avec l’Union sacrée ! ». Plus généralement, les brutalités perpétrées contre la mémoire chrétienne ravivent le sentiment de dépossession qui gagne de nombreux Français. C’est la journaliste Sonia Mabrouk, d’origine tunisienne, qui s’alarme (1) : « Il m’apparaît urgent de nous battre pour la survie des civilisations (…) Je suis pour la défense de la civilisation judéo-chrétienne ». Elle écrit aussi : « Je crois en la révolte des consciences ». Cette réactivité, qui aspire à une quête de sens et de sacré, est prometteuse : il est urgent de se libérer de la société déracinée, ludique, consumériste. Robert Redeker (2) fait avec brio le procès de l’homme contemporain, cet « être déglingué, désancré, dépneumatisé, désorienté : sa boussole s’est déréglée, démagnétisée, il n’a plus de boussole ». Aux Français endormis de reprendre leur destin en main. Il y a urgence.
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