Jean-Baptiste Noé : «La France a abandonné sa volonté de puissance sur la scène internationale»

Source [Le Figaro] : Dans son dernier essai «Le déclin d'un monde», le rédacteur en chef de la revue Conflits dresse le portrait d'un monde fragmenté et analyse les grands enjeux des années à venir, sur fond de retour du religieux et de déclin de l'Occident.

LE FIGARO. - Vous dressez le tableau d'un monde ancien en déclin qui annonce une nouvelle ère pour l'Occident. À quoi ressemblera-t-elle ?

Jean-Baptiste NOÉ. - Il est difficile de prévoir l'avenir mais on peut émettre des hypothèses. On se dirige, me semble-t-il, dans un monde marqué par l'émergence de plusieurs pôles et notamment d'un pôle autour de la Chine. Pour être plus précis, le monde qui se met en place est marqué par des États forts d'un côté, sur des zones régionales, et de l'autre un émiettement des sociétés en Europe avec la montée en puissance de réseaux internationaux, notamment des réseaux criminels organisés autour des trafics de drogue et d'êtres humains. Par ailleurs, on assiste à un délitement identitaire où chaque peuple, chaque population, reprend ou retrouve sa culture, vivant ainsi au sein de société sans culture commune.

Dans cette nouvelle configuration géopolitique, vous estimez que la Chine peut tomber. Pourquoi ? Cette hypothèse est-elle vraiment crédible ?

Ce scénario va en effet à l'encontre de la perception de la Chine d'aujourd'hui. Mais deux éléments ne plaident pas en faveur de la Chine : on a très peu de données statistiques fiables sur ce pays parce qu'elles sont produites par le gouvernement chinois et doivent donc correspondre aux objectifs politiques fixés. On ne connaît donc pas l'état réel de la Chine sur le plan économique et social.

Retrouver l'intégralité de l'article en cliquant ici