Source [France Catholique] Directeur du patronage du Bon Conseil à Paris, le Père Vincent de Mello a piloté début juillet un camp de vacances chrétien dans les Alpes, avec 80 personnes dont 55 enfants.
À l’heure du tourisme de masse, qu’est-ce qui différencie les camps de vacances chrétiens ?
Père de Mello : La qualité des relations et l’expérience spirituelle que l’on propose. Nous faisons sortir les jeunes et les enfants de ce qu’ils connaissent, pour qu’ils expérimentent la vie spirituelle et communautaire avec une intensité particulière.
En quoi consiste votre projet éducatif ?
Il s’agit de leur proposer un écosystème où tout est lié, où tout a une cohérence, afin de les unifier dans leurs corps, âme et esprit. Le plus important n’est pas de faire du kite surf ou du cheval, même si nous en proposons aussi, mais de montrer que la vie spirituelle se joue dans la vie ordinaire. C’est pourquoi nous examinons avec attention la manière dont chacun des éducateurs va prendre soin des enfants. Cette volonté de créer un écosystème unifié correspond selon moi au « Pari bénédictin » [du nom d’un ouvrage récent de Rod Dreher, pour qui l’évangélisation doit repartir de communautés locales, unies autour d’un projet de foi cohérent NDLR]. On y donne à vivre le temps liturgique de l’Église, une formation culturelle, intellectuelle, et aussi du sport et de la vie quotidienne ; le Ciel et la terre : on y rend aussi service au paysan du coin…
Peut-on parler de « résultat » de ces camps ?
Le taux de transformation chez les jeunes est énorme après un camp : ils s’impliquent ensuite beaucoup plus dans les activités, car ils ont fait une expérience qui les touche. C’est un tremplin. Il suffit de voir comment des mouvements comme l’Eau vive, fondé par le Père de Monteynard, ou le scoutisme, ont irrigué et irriguent toujours les paroisses de France avec des chrétiens engagés et formés.
Au moment où l’Église est beaucoup montrée du doigt dans son rapport aux enfants, nous développons ici un vrai savoir-faire en matière d’éducation et d’évangélisation. Nul besoin de plans quinquennaux pour cela, même si cela suppose de la part de la hiérarchie une conscience des enjeux et une vision à long terme, pour former des cadres… et des saints !
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