Energie : l’abandon de la loi de programmation ? Un renoncement coupable

Source [Economie matin] : Le réchauffement climatique devrait atteindre 1,5 °C supplémentaire, par rapport à l’ère préindustrielle, dès les années 2030-2035. Une projection valable dans presque tous les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre à court terme, compte tenu de leur accumulation depuis un siècle et demi.

Les émissions de CO2 qui émaneraient des infrastructures fossiles existantes suffiraient à elles seules à faire basculer le monde vers les 1,5 °C. Mais pour les experts du GIEC, soulignant l’urgence à prendre des mesures ambitieuses, « des réductions profondes, rapides et prolongées des émissions […] conduiraient à un ralentissement visible du réchauffement mondial en environ deux décennies ». Car si nous agissons dès maintenant, nous pouvons encore assurer un futur vivable pour toutes et tous.

Cette alerte nous était adressée en mars 2023. A l’époque, nous attendions la Loi de programmation énergie climat prévue “avant le 1er juillet 2023 puis tous les 5 ans pour déterminer les objectifs et fixer les priorités d’action de la politique énergétique nationale pour répondre à l’urgence écologique et climatique.” Et ce n’était pas là une promesse de campagne mais les dispositions mêmes de l’article L100-1A du Code de l’énergie. La loi. Une loi que Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’industrie et de l’énergie, a balayé d’un revers de la main en annonçant - 9 mois après le dépassement du délai indiqué - que le gouvernement ne recourra finalement pas à un texte législatif pour fixer les grandes orientations énergétiques et climatiques de la France d’ici 2035.

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