Défense et illustration de l’humanisme

Source [Causeur] : C’est doux de revenir aux sources du passé, de la culture. Un temps que les moins de 700 ans ne peuvent pas connaitre… La Bibliothèque nationale accueille jusqu’au 16 juin (site Richelieu) une exposition exceptionnelle.

L’hommage, réflexif, didactique et savant, met en scène des trésors insignes et retrace une épistémè, le meilleur de l’Occident. Les cartels sont instructifs, le catalogue magnifique. Comme la salamandre de François 1er et leurs héros humanistes à la recherche de l’or du temps, les commissaires de l’exposition, Jean-Marc Chatelain et Gennaro Toscano se nourrissent du bon feu et éteignent le mauvais. « L’homme qui relève la culture des lettres de ses ruines, chose presque plus difficile que de la créer, fait une œuvre sainte et immortelle. Il ne travaille pas pour tel pays seulement, mais pour tous les peuples de l’univers et toutes les générations » (Erasme, Adages).

Le triomphe du savoir

Le tour de passe-passe marketing est véniel. Léonard de Vinci est plus vendeur que Leonardo Bruni. Le point focal de l’exposition, c’est moins la Renaissance que l’humanisme. Le mouvement culturel part d’Italie au XIVe siècle et traverse l’Europe jusqu’à l’âge classique. Animés par un appétit critique de savoir et la redécouverte de l’antiquité gréco-latine, les humanistes veulent sublimer la dignité humaine par la culture. Gargantua est euphorique : « Maintenant toutes disciplines sont restituées, les langues instaurées : grecque, sans laquelle c’est honte qu’une personne se die sçavant, hébraïcque, caldaïque, latine ; les impressions tant élégantes et correctes en usance, qui ont été inventées de mon âge par inspiration divine… » (Rabelais, Pantagruel, 1532).

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