source[Boulevard Voltaire]
À l’heure où l’humanité se débat dans des difficultés économiques et sociales préoccupantes qui ont pour noms faiblesse de la croissance économique, corruption, violence, insécurité, recrudescence de la pauvreté, de l’injustice et des inégalités de toutes sortes, émigration clandestine, il devient de plus en plus nécessaire de faire notre propre introspection en notre qualité d’êtres humains. Il urge, à notre avis, aussi de réinterroger la pertinence des théories économiques que le monde continue d’expérimenter, émanant des écoles de pensée classiques, néoclassiques, keynésiennes, monétaristes, afin de proposer des solutions alternatives.
Nous demeurons, au stade actuel de nos réflexions, quasi convaincus que ces écoles de pensée, localisées dans le temps et l’espace, ont pratiquement toutes mis l’accent sur l’analyse de phénomènes de second ordre comme la production, les prix, la loi des débouchés, les logiques de croissance, de développement et de répartition des richesses en lieu et place de l’aspect fondamental : la qualité de l’Homme, ses vraies Responsabilités Sociétales Universelles (RSU). Pour donner l’image d’un arbre, ils se sont occupés du tronc et des feuilles. Nous ambitionnons, pour notre part, de nous occuper de la racine, d’où le nom donné à la rédaction d’une nouvelle approche économique que nous appelons « la Théorie de la Racine ».
C’est dans le cadre d’un tel chantier en gestation, et qui se traduira par la production et la diffusion de nombreuses réflexions critiques sur l’économie mondiale, que s’inscrit la présente contribution, qui concerne l’Afrique considérée par de nombreux spécialistes comme le continent de la croissance de demain. Nous avons commencé par l’Afrique, non par chauvinisme mais objectivement parce que ce continent recèle une bonne partie des trésors mondiaux et continue, malgré son caractère de berceau de l’humanité, de représenter le creuset de toutes les contradictions et la mauvaise conscience de l’humanité.
Plus de cinquante années après les indépendances, les pays africains ainsi que la communauté internationale n’arrivent toujours pas à cerner les contours du développement économique et du contenu concret à lui donner.
Il devient grand temps de se passer des théories occidentales, en la matière (François Perroux, Douglas Nord, etc.), d’institutions comme la Banque mondiale qui ont la tare d’être trop généralistes, peu pragmatiques et focalisées sur le comment du développement économique en lieu et place du « qu’est-ce que le développement économique ? »
Les réflexions sur le développement économique devraient tenir compte des spécificités culturelles et religieuses des pays concernés.
La croissance économique n’est pas forcément synonyme de développement économique et social ; les bilans économiques déclarés actuellement par de nombreux pays africains, mettant en avant des taux de croissance forts qui n’ont aucun impact sur la prospérité partagée, le démontrent bien.