source[l'Express]Aux États-Unis, l'ordre de "ne pas réanimer" est en principe placé dans le dossier médical des personnes. Mais ce patient était arrivé à l'hôpital inconscient et sans papier.
Quand un patient a un ordre de "ne pas réanimer" (NPR) tatoué sur le torse, faut-il le prendre en compte? C'est le redoutable cas de conscience auquel un hôpital de Floride, aux États-Unis, a eu affaire. Finalement, les médecins ont décidé de ne pas réanimer ce patient, qui est décédé.
L'histoire est rapportée par des praticiens du Jackson Memorial Hospital de Miami, où a été hospitalisé cette année un homme de 70 ans. Ils expliquent l'affaire dans un article de la très sérieuse revue médicale New England Journal of Medicine (en anglais), jeudi 30 novembre.
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D'abord fidèles au serment d'Hippocrate
Arrivé inconscient à l'hôpital, avec des problèmes respiratoires et un taux d'alcoolémie élevé, le patient n'avait pas de papiers d'identité sur lui. Le seul signe distinctif qu'il présentait était un tatouage "Ne Pas Réanimer", avec le mot "Pas" souligné, accompagné de sa signature, masquée sur la photo transmise par l'hôpital.
NOTRE DOSSIER >> Les médecins
Les médecins, fidèles à leur serment d'Hippocrate, ont décidé de "ne pas respecter le tatouage", ne souhaitant pas "s'engager dans une voie irréversible". Ils ont donc commencé par administrer des soins de base à l'homme. Puis ils ont décidé de faire appel à un service d'éthique, qui leur a conseillé de prendre ce message en considération, comme s'il s'agissait d'un "vrai" ordre "Ne pas réanimer".
La bonne décision
Aux États-Unis, les ordres de ne pas réanimer sont placés dans le dossier médical d'une personne, et servent à informer le personnel médical qu'il ne doit pas procéder à une réanimation cardio-pulmonaire si besoin en serait.
L'état du patient s'est donc rapidement dégradé pendant la nuit et il est mort peu de temps après. Entre-temps, le patient avait été finalement identifié et son ordre de "ne pas réanimer" avait été retrouvé dans son dossier du département de la santé de Floride, ce qui a convaincu les médecins qu'ils avaient pris la bonne décision.
Un précédent avec un tatouage "pour rire"
Mais "son tatouage a apporté plus de confusion que de clarté", notent les praticiens dans leur article. La question s'est notamment posée de savoir si les tatouages représentaient "des souvenirs ou des décisions malheureuses, prises quand la personne était sous l'influence de l'alcool".
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Surtout, l'équipe médicale avait retrouvé le cas d'un patient dont le tatouage n'était pas à prendre au sérieux. En 2012, un homme de 59 ans avait été hospitalisé avec la mention "N.P.R." sur sa poitrine, alors que son dossier ne mentionnait pas d'ordre de ne pas réanimer.
L'homme a confirmé que le message tatoué n'était pas à prendre en compte. Interrogé alors sur le sens de ce tatouage, il avait expliqué qu'il était la trace d'un pari alcoolisé perdu dans sa jeunesse. Il n'avait jamais pensé que quelqu'un le prendrait un jour au sérieux et avait expliqué considérer faire retirer son tatouage.